Le cabinet d'analyses Gartner Group est une référence. Ses expertises sont scrutées à la loupe. Ses avis également. En 2005, Microsoft lançait avec une certaine fierté la gamme Office System. Avec une nouvelle interface, censée être plus ergonomique (nouveaux menus, etc.), Microsoft disait innover en permettant à Office 12 de stocker nativement les documents de Word, Excel, Access et PowerPoint au format XML.
Confiant de ses choix stratégiques, c’est dans cette optique que Microsoft avait enrichi la gamme Office System de nombreux serveurs. Composée de Live Communication Server (collaboration et messagerie instantanée), Exchange Server (messagerie), SharePoint Server (intranet et GED), Form Services (un serveur InfoPath), Excel Service (calculs et manipulations Excel côté serveur) et Windows Workflow Foundation (WFF), cette gamme était déjà prévue pour une intégration à Microsoft Windows Vista.
Le cabinet d'analyses Gartner Group avait, la même année, soit 2005, lancé un véritable pavé dans la mare : « la migration vers Office System 12 est moins urgente que d'autres migrations majeures telles que le système d'exploitation Windows Vista. C’est pourquoi Gartner Group conseille la prudence ». Et les six analystes du cabinet Gartner Group d’ajouter : « la plupart des entreprises ne devraient pas être en mesure de migrer en toute sécurité vers Office 12 avant 2008 ».
En 2008, la situation ne s’est guère améliorée pour Microsoft. Pire. S'exprimant dans le cadre du Symposium Itxpo, cycle de conférences ouvert aux clients de Gartner, deux nouveaux experts du cabinet d'analyses Gartner Group, Michael Silver et Neil MacDonald, ont déclaré que l'image de Microsoft allait être de plus en plus « Has been ». Les analystes expliquent que Microsoft doit faire évoluer Windows de façon radicale, « pour le bien des clients, des éditeurs, et celui de Microsoft ». Si Microsoft ne veut pas que son système d'exploitation devienne un « Has been », il doit considérer qu'il s'agit de « la fin de Windows tel qu'on le connaît ». Ils ont ainsi pointé de gros soucis auxquels Microsoft fait face. D'abord, la croissance du nombre de lignes de code. Elle enlève à Microsoft toute réactivité. Gartner rapporte qu'il a fallu sept ans pour passer de Windows 2000 à Vista, soit deux fois plus que pour passer de NT 4 à 2000. Et à chaque fois, le nombre de lignes de code double ou presque, note Réseaux-Télécoms.
Microsoft n'est plus aussi innovant qu'auparavant. Ils ont expliqué que « la situation était intenable». Le dernier système d'exploitation de Microsoft, Windows Vista, n'a pas rencontré le succès attendu.
Selon messieurs Silver et MacDonald, le système d'exploitation Windows pourrait rapidement devenir obsolète par le fait que de nouveaux produits sont de plus en plus disponibles sur le Web et en raison également d'un engouement pour les ordinateurs à bas coût. La réticence évidente des entreprises de passer à de nouveaux systèmes d'exploitation ne fait plus aucun doute. « Windows s'effondre sur lui-même alors qu'il tente de supporter une vingtaine d'années d'applications tout en devenant plus compliqué à chaque minute. Et Windows est devenu plus imposant que le matériel sur lequel il doit tourner alors que les clients s'interrogent sur l'opportunité de ne pas adopter Windows Vista pour attendre Windows 7. Si Windows veut rester d'actualité, il devra changer radicalement ».
Et ces remarques sont confirmées par un sondage réalisé par Forrester Research et publié en février dernier qui indiquait que seulement 6,3% des 50 000 entreprises sondées avaient fait le saut vers Vista à la fin de l'an dernier. Comme l’indique Direction informatique, Vista est devenu un sujet émotif alors que Windows XP, dont on attend impatiemment le Service Pack 3 d'ici quelques semaines, un sujet réconfortant. À l'automne 2007, Forrester Research montrait, dans une nouvelle étude, que Windows XP se retrouvait dans 84 % des PC utilisés, comparativement à 67 % en 2006. Windows XP n’a jamais cessé sa progression au détriment de Windows Vista.
En 2003, comme l’indique Direction informatique, Bill Gates déclarait que son entreprise avait vendu 89 millions de copies de Windows XP durant l'An 1. Selon Gartner, il se serait quand même écoulé 132,4 millions de PC. Diverses études tendent à confirmer que 90 % des ventes de Windows Vista s'expliquent par l'achat d'un PC neuf dont il fait partie en version OEM. Autrement dit, les belles boîtes « encellophannée » de Microsoft ne se vendent pas. Trop chères? Le 29 février dernier, Microsoft en abaissait le prix d'environ 80 $, mais rien n'indique que la tendance ait été inversée. Avec les PC neufs, ceux qu'achètent les entreprises, on retrouve très souvent une licence de XP en plus de Vista.
Modèle inadapté, code trop lourd, en retard sur la virtualisation, pas assez modulaire. Autant de faiblesses qui poussent Windows au bord du trou, affirme sans ambages le cabinet d’analystes Gartner. Comme le rapporte PcWorld, Microsoft n’a finalement pas répondu au marché (avec Vista) et que Microsoft reste englué dans un lourd héritage technique et décisionnel qui finalement précipite Windows dans un abysse. « Apple est parvenu à intégrer MacOS X dans l’iPhone, alors que Microsoft sort un nouvel OS pour chaque outil parce que Vista est trop lourd », commentent les deux analystes et qui disent craindre que « tant que des changements majeurs ne sont pas réalisés pour faire maigrir le système d’exploitation rapidement, il va tout simplement s’effondrer sous son propre poids ». Ils ajoutent non sans raison que « la plupart des utilisateurs ne comprennent pas quels bénéfices apporte Vista, ou ne voient pas pourquoi ils feraient l'effort de migrer depuis XP ».
Gartner Group prévient que « dans sa forme actuelle, Windows aura à terme des problèmes pour être concurrentiel dans un environnement de machines de divers types et d'applications Web très fonctionnelles ». Présent à la conférence des analystes du Gartner Group, le journaliste de The Inquirer ajoute : « Les sociétés ne perçoivent que des bénéfices limités de mises à jour de systèmes d’exploitation coûteuses alors que celui sur lequel ils travaillent fonctionne très bien. Tout le monde surveille ses dépenses aujourd’hui et les coûts de remplacement des machines ou d’ajout de mémoire RAM uniquement pour faire tourner Vista plutôt que XP empêchent tout simplement les entreprises de faire le pas. La grande complexité de Windows est aussi au top de la liste des erreurs de Microsoft selon Gartner, de même que son encombrement et la tendance actuelle aux applications en ligne grandissante ».
Le cofondateur de Microsoft Bill Gates, a déclaré, lors de la conférence de la Banque de développement interaméricaine : « Au cours de l'année prochaine, à peu près, nous aurons une nouvelle version [de Windows]. Je suis très enthousiasmé par ce qu'il fera dans beaucoup de domaines ». Peu de détails techniques ont filtré sur Windows 7 (nom de code), successeur de Vista qui serait finalisé d'ici la fin de l'année 2009 et disponible pour le grand public en 2010. Mais il semble que le successeur de Windows Vista et de Windows Server 2008 devrait apporter plus de changements que ses deux prédécesseurs.
Une récente de Net Applications réalisée auprès de 40 000 sites web estime que 7,31% des internautes utilisaient Mac OS X en décembre 2007. Windows est toujours le leader incontesté du marché avec près de 92 % des utilisateurs. Linux reste à la traîne sur le poste client avec moins de 1 % des internautes. Le système d'exploitation d'Apple progresse plus vite que Windows : 7,5 % de croissance contre moins de 1% pour celui de Microsoft.
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