« Je ne suis pas ici pour les juger ni pour les critiquer à cause de ce qu’ils ont fait. Ce n’est pas mon rôle. Nous, les Indiens, ne sommes pas ainsi. Nous essayons d’aider et de guérir une personne, plutôt que de la regarder de travers pour l’erreur qu’elle a commise » (Un Aîné).
« Durant un voyage spirituel, on est sensé aider les gens, pas les étiqueter » (Un Aîné).
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Saskatchewan. La Saskatchewan fait face à un froid intense attisé par des vents vifs, faisant ressentir un mercure de 50 degrés Celsius sous zéro. Yellow Quill, 250 kilomètres à l’est de Saskatoon.
Mardi de la semaine dernière.
Sur la réserve amérindienne de Yellow Quill, à l’aube, Christopher Pauchay, 24 ans, frappe à la porte des voisins, à moitié inconscient, souffrant d’engelures et d’hypothermie. L’homme est immédiatement transporté à l’hôpital. Sa soeur, Bernita Pauchay, déclare au quotidien The Globe and Mail que Christopher avait beaucoup bu lundi soir. Au bout de huit heures, Christopher demande comment vont ses filles, déclenchant immédiatement des recherches. Christopher explique qu’il tentait d’amener les deux fillettes chez des parents, à 400 mètres de la maison familiale, parce qu’une des petites semblait malade. Les secouristes recherchent les fillettes. La GRC et une équipe de bénévoles retrouvent une petite fille, Kaydance, âgée de 3 ans, morte gelée. Le lendemain, la même équipe retrouve, non loin de la maison familiale, sa sœur, Santana, âgée d’un an, morte gelée également. Les deux enfants ont été retrouvées ne portant qu’une couche et un chandail léger, sous un mercure de 50 degrés Celsius sous zéro. Les policiers de la GRC croient que les fillettes et leur père ont quitté la maison ensemble. Selon l’agent Brad Keading, le père semblait en état d’ébriété. Les parents des deux fillettes vivaient séparés. Le père avait la garde légale des enfants.
C’est suivant la tradition autochtone que l’âme de Santana, un an, et celle de Kaydance, 3 ans, sont honorées. Les funérailles des deux fillettes ont lieu ce samedi. Les membres de la communauté espèrent que cet événement malheureux serve de signal d’alarme pour que l’on s’attaque une fois pour toutes au problème d’alcoolisme dans la réserve.
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« Dans les collectivités autochtones, l’alcool et l’abus de l’alcool sont tellement présents qu’il se commet beaucoup de crimes. Les gens voient ça toute leur vie, depuis l’enfance. Ça devient donc un mode de vie… Tout devient naturel, même la violence [sexuelle] et le manque de respect envers les femmes. Très souvent, on n’en parle pas à cause de la honte. Lorsqu’ils commencent à s’en tirer à bon compte, ils ne s’en préoccupent plus jusqu’à ce qu’ils se fassent prendre » (Un Aîné).
(Sources : Canoë, Cyberpresse, Presse canadienne, Radio-Canada)
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