Pascale Andréani, porte-parole du Quai d’Orsay, a précisé le déroulement des événements en ces termes : « […] quand on a eu l’impression par l’appel des familles (françaises, NDLR) que l’opération allait se faire, on a (…) prévenu la police tchadienne ». La porte-parole a cependant précisé qu’il n’y avait pas de preuve d’un lien de causalité entre cette alerte et les interpellations . Selon Le Monde, « ce message a été transmis via l’ambassade de France à N’Djamena », a-t-elle ajouté, tout en reconnaissant que « les informations françaises ne portaient pas sur l’opération stoppée deux jours plus tard, dont Paris affirme ne pas avoir eu connaissance à l’époque, mais sur les « projets très généraux » de l’association ». Les humanitaires ont-ils été dénoncés par le Quai d’Orsay ? La secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, Rama Yade, soutient qu’elle « avait pris la mesure de la chose et, avec le Quai d’Orsay, a pris tous les contacts nécessaires pour [la] stopper ». « On ne peut pas aller enlever des enfants, on ne peut pas acheter des enfants, on ne peut pas sortir des enfants, les déraciner de leur pays, sans s’assurer qu’ils n’ont pas de famille sur place », a-t-elle insisté. L’agence Capa a demandé la libération immédiate de son journaliste, Marc Garmirian. « Marc Garmirian faisait une enquête sur l’Arche de Zoé et l’opération Rescue Children à notre demande. Nous sommes choqués qu’il soit assimilé à cette association alors qu’il n’était évidemment pas un acteur, mais un observateur », a déclaré le Pdg de Capa, Hervé Chabalier. Selon l’AFP, la France est apparue soucieuse de limiter avant tout les éventuelles répercussions diplomatiques de cette affaire qui reste entourée de nombreuses zones d’ombre et a suscité la fureur des responsables tchadiens. Ainsi que celle de l’Opposition en France. Lors d’une conférence de presse à Marseille, les avocats de l’Arche de Zoé ont dénoncé « la dimension politique » de l’affaire, niant qu’il y ait eu enlèvement.
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Ce qui caractérise le mieux le Tchad, vingtième pays au monde par sa superficie, est, bien évidemment, le clivage du Nord et du Sud - le Tchad est divisé en 14 régions -, d’un Nord et d’un Sud très distincts et historiquement antagonistes. Ses frontières actuelles résultent de négociations entre Français, Anglais et Allemands dans les années 1880. Placé sous protectorat français à partir de 1900, le Tchad fut érigé en colonie en 1920 dans le cadre de l’AEF (Afrique équatoriale française).
Le Nord possède à la fois une population nomade et sédentaire, tandis que l’ensemble est très fortement islamisé. Le Sud, moins étendu et plus peuplé, est majoritairement sédentaire, animiste et chrétien. Le Tchad est le cinquième plus grand d’Afrique après le Soudan, l’Algérie, le Congo-Kinshasa et la Libye. En 2007, sa population est évaluée à 8.9 millions d’habitants répartie en de nombreux groupes ethniques dont les principaux sont les Sara (27,7 %), les Arabes (12,3 %), les Mayo-Kébbi (11,5 %), les Kanem-Bornou (9 %), les Ouaddai (8,7 %), les Hadjarai (6,7 %) et plusieurs autres.
Devenu république autonome en 1958, le Tchad accéda à l’indépendance le 11 août 1960 sous la présidence de François Tombalbaye. Celui-ci dut bientôt faire face à la révolte des populations du Nord, en majorité musulmanes, ce qui l’amena à solliciter l’aide des troupes françaises en 1968. Après l’échec d’un projet de fusion entre le Tchad et la Libye en 1981, les troupes libyennes se retirèrent dans le cadre d’un accord conclu avec le gouvernement français. En 1982, Goukouni Oueddei fut renversé par Hissène Habré. En 1990, Hissène Habré fut chassé du pouvoir par Idriss Déby Itno, qui est en place depuis lors.
Idriss Deby, président depuis 1990, est, selon Human Right Watch, le dernier d’une longue lignée de dirigeants (du Nord pour la plupart) arrivés au pouvoir par des moyens militaires et avec le soutien de puissances étrangères. La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a vu le jour dans les années 1990. Mais elle souffre malheureusement encore d’un manque aigu de moyens et de publicité. Une bonne partie de la population n’est pas au courant de son existence et elle n’est pas du tout présente dans les provinces. Les organisations des droits de l’homme et une partie de la presse accusent souvent la CNDH de pencher en faveur des autorités, ce qui ne contribue pas à améliorer son image auprès de la population.
Mallouma Alhay écrit dans le Tachdforum.com : « C’est maintenant depuis plusieurs décennies que le Peuple Tchadien vit une dictature sanglante sans précèdent. Idriss Deby, le dictateur actuel du Tchad, a accédé au pouvoir en 1990 par un coup de force suite au soutien actif du réseau France-Afrique dont le gourou était alors Mitterrand ». Et l’auteur constate que : « Dès son accession à la tête de cet État, il n’a cessé de faire subir à l’ensemble de ses concitoyens l’oppression, interdiction du droit à l’expression par l’instauration successive de l’état d’urgence, élimination des opposants à son pouvoir, bref une véritable dictature ».
Sur le rôle de la France, Mallouma Alhay se montre, sur ce même forum, le Tachdforum.com, cinglant : « Redire aujourd’hui que l’État français soutient et entretient le régime actuel n’est un secret pour personne. A l’heure où nous rédigeons cette petite contribution, avec le soutien technique et stratégique du dispositif militaire français stationné au Tchad, des centaines de vies humaines sont en train de périr sous les balles des milices du régime clanique au pouvoir. […] La Force française au Tchad est devenue un véritable levier de la dictature ».
Pour Felix Ngoussou, force est de constater que : « le Tchad n’a jamais connu jusqu’à nos jours une ère réellement démocratique, qu’elle soit représentative ou participative. Les premiers élans, les premiers balbutiements dès l’indépendance en 1960, sont restés jusqu’à présent à leurs phases d’enfantement qui perdure ». Et les interrogations de monsieur Ngoussou laissent songeur : « Pourquoi comme à l’accoutumée, la communauté internationale ne regarde-t-elle pas le Tchad avec le même empressement qu’elle manifeste pour les autres pays africains en conflit ? […] Comment repenser le Tchad avec une jeunesse sans culture politique par la faute de ses leaders ? » (Tachdforum.com).
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L’« affaire française » au Tchad
Seize (16) Européens - neuf humanitaires et journalistes français, ainsi que sept membres d’équipage espagnols
sont placés en garde à vue depuis jeudi à Abéché, dans l’est du pays proche du Soudan, alors qu’ils s’apprêtaient à transférer les enfants en France à bord d’un vol charter. Cette « affaire » découle d’une initiative de l’Arche de Zoé qui a tenté de faire rapatrier 103 enfants - 81 garçons et 22 fillettes âgés d’un à dix ans - en provenance du Tchad et du Darfour. « Le but, c’était de leur obtenir le droit d’asile. L’équipe sur place a donc récupéré des documents attestant que les enfants sont darfouris et orphelins. Sans ces papiers, ils auraient été renvoyés dès leur arrivée en France », assure le porte-parole de l’Arche de Zoé.
La France est apparue soucieuse de limiter avant tout les éventuelles répercussions diplomatiques de cette affaire. Le président Nicolas Sarkozy en tête a condamné cette opération qualifiée d’ « illégale et d’inacceptable ». Conforté par l’appel téléphonique du président de la république française, le président Idriss Deby dramatise volontairement la situation à des fins politiques en évoquant un trafic d’organes ou un réseau pédophile. Le président Deby s’est demandé s’ils avaient l’intention de « vendre » les enfants ou de « les tuer et enlever leurs organes ».
« C’est une opération complètement illégale », a affirmé l’ambassadeur de France, à N’Djamena, Bruno Foucher, au sujet du projet « Children Rescue ». « Les membres de Children Rescue qui ont participé à l’ensemble de cette manipulation illégale répondront de leurs actes au Tchad », a-t-il ajouté. Veronique Taveau, porte-parole de l’UNICEF, a rappelé sur BBC Afrique qu’une telle opération contrevenait à la convention internationale sur l’adoption de 1993. La priorité doit être de maintenir l’enfant dans son pays et à la recherche de leur famille.
Le président Idriss Deby a, dimanche dernier, convoqué toutes les représentations diplomatiques à Abéché pour qu’elles puissent, explique une autorité locale, constater de leurs yeux la gravité de la situation. En présence des membres des organisations humanitaires internationales et de ministres tchadiens, la délégation a fait le tour des installations de l’association l’Arche de Zoé. Dans l’une des maisons utilisées par l’opération « Children Rescue » montée par l’Arche de Zoé, la délégation a pu voir une salle avec des matelas et des jouets à même le sol. Le mur est constellé d’empreintes de pieds et de mains d’enfants réalisées à la peinture colorée, avec à chaque fois le nom de leur auteur. « Ce sont des pièces à conviction », s’est borné à dire un haut responsable de la région.
Paris a amorcé une série de contacts diplomatiques avec le Tchad et le ministère français des Affaires étrangères a mis en place une « cellule de crise » sous la houlette de la secrétaire d’État Rama Yade, chargée de « suivre les conséquences humanitaires de l’opération montée par l’association » française, et notamment « la situation sanitaire et l’état psychologique des 103 enfants qui devaient être transportés en France en toute illégalité ». Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, au cours d’un entretien téléphonique avec le président tchadien Idriss Deby Itno, a attiré son attention sur la situation des personnes détenues et a exprimé, par ailleurs, sa disponibilité et celle de Mme Rama Yade à se rendre au Tchad.
La France a eu vent de l’opération dès juillet. Rama Yade, la secrétaire d’État aux droits de l’homme, a affirmé que Paris avait fait « le maximum » pour éviter sa réalisation. « Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? Qu’on mette les menottes (au président de l’association) ? Sur quelles bases ? Nous, on a fait tout ce qui était en notre pouvoir pour qu’il ne mène pas cette opération », a-t-elle expliqué. Jacques Wilmart, le pilote belge qui a acheminé des enfants depuis la frontière tchado-soudanaise vers Abéché, affirmait samedi, sur Europe 1, que les autorités tchadiennes étaient au courant du projet de l’Arche de Zoé. Il est sous arrêts depuis.
Aux dernières nouvelles, les 9 français, c’est à dire les membres de l’association et les journalistes ont été inculpés d’enlèvement de mineurs et d’escroquerie. Les sept espagnols de l’équipage de l’avion qui devaient transporter les enfants ont été eux inculpés de complicité. Quant au pilote belge qui a acheminé une partie des enfants de la frontière tchado-soudanaise à Abéché, il est depuis dimanche placé en garde dans l’attente lui aussi d’une éventuelle inculpation. Vous trouverez dans cette émission de LC1 les premières bribes de reportage du journaliste de l’agence Capa qui émettait déjà des doutes sur l’opération.
Il semblerait de plus que, selon LC1, l’Aviation civile tchadienne a délivré le 22 octobre une autorisation de survol et d’atterrissage à l’avion affrété par l’Arche de Zoé en vue d’une « évacuation sanitaire ». Selon un responsable de l’Aviation civile, les autorités ne savaient pas qui concernait cette évacuation et font remarquer que l’appareil qui a atterri à Abéché n’était pas celui pour lequel l’autorisation a été émise.
Réactions au Soudan : les autorités soudanaises ont annoncé dimanche la constitution d’une commission d’enquête officielle sur les enfants. La commission est formée par des représentants des ministères des Affaires étrangères, des Affaires sociales et de l’organisme officiel appelé le Conseil national de l’enfance. La secrétaire générale de cet organisme, Amira el-Fadel, a vivement dénoncé ce qu’elle a qualifié d’opération de « trafic d’enfants », tandis que le ministre de l’Intérieur, Zoubeir Béchir Taha, a remercié le Tchad pour avoir empêché le départ de ces enfants en France.
En Espagne, le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères Bernardino Leon a déclaré mardi 30 octobre que l’Espagne est « en désaccord » avec l’inculpation des sept Espagnols retenus au Tchad et accusés de complicité d’enlèvement de mineurs dans l’enquête sur la tentative controversée de transport de 103 enfants vers la France par l’association française Arche de Zoé. L’Espagne avait demandé lundi le respect de la présomption d’innocence, alors que Paris s’est vivement désolidarisé de l’association.
Dans cette fureur et ces clameurs, un commentateur tchadien, Félix Ngoussou, analyse cette « affaires française » sur le Tachdforum.com : « La tragédie du Darfour et du Tchad au cours de laquelle plus de 103 enfants ont failli traversé la frontière du continent africain , sous l’emprise de l’aventure morbide et courageuse de la nature humaine est une épisode sinistre qui illustre à la fois deux réalités cyniques, les unes plus sordides que les autres, somme toute en étroite corrélation. D’une part, la résistance a l’aspect participatif de notre système politique, et de l’autre, la source même de ce phénomène inhumain, la politique de la pauvreté ». Félix Ngoussou poursuit ainsi sa réflexion que lui inspire l’« affaire » : « Au delà du sensationnalisme effroyable des caméras de l’ONU, rien de substantiel n’est avancé sur ce spectacle honteux. Le comment, le pourquoi d’une telle épouvante, les causes racines d’une telle horreur semblent déranger plus d’un ».
Et dans ce commentaire, sans condamnation féroce qui se voudrait au-dessus des clameurs et des jugements téméraires, il y a cette force tranquille du sage : « Il est de notre responsabilité sociale et humaine d’œuvrer et d’insister pour que les services adéquats soient offerts à toute la population. Qu’elle soit accompagnée et écoutée. Au lieu de faire peur, nous devons tous rassurer. A ce compte, la population attend de l’État et de ses nouveaux partenaires sociaux un revirement de conscience, la fin des complexes et des discriminations. Elle s’attend à devenir un partenaire à part entière pour produire et aider la nation à réussir. C’est là l’idée d’un État légitime, engagé sur la route de la modernité et de progrès. Le combat de la dignité et de l’honneur passe inévitablement par la fin des spectacles abominables de nos compatriotes exhibés en haillons sur les caméras étrangers comme des extra-terrestres. Les voyages clandestins sont un reflet de nous-mêmes, de notre société. Ce sont les vestiges d’un temps d’esclavage interne et externe. Ils mettent en évidence la dénaturation de notre vertu et expose la pauvreté de notre univers et de notre esprit ».
Alors que la France condamne sans ménagement ses ressortissants, retenus au Tchad, il se trouve des voix là-bas qui s’interrogent avec nuance : « Au-delà de la manière dont ces enfants ont failli quitter le Tchad, il est permis de se demander s’il faut se réjouir que les autorités tchadiennes aient fait échouer ce voyage ou le regretter ? », écrit Seid Mahmoud sur le Tachdforum.com.
À défaut de la France, la modération, dans cette affaire, viendrait-elle du Tchad lui-même. Pour Seid Mahmoud : « État défaillant, le Tchad est aujourd’hui incapable de donner le minimum de sécurité à ses enfants, surtout les plus vulnérables. Ni programme d’éducation, ni programme de santé. Combien d’enfants tchadiens ou du Darfour meurent chaque jour faute de soins parce qu’atteints de maladies aisément curables telles que le paludisme ? Combien de ces enfants, supposés enlevés, allaient à l’école et étaient décemment nourris ? Dans ces conditions, doit-on intenter des procès à des étrangers qui, eux au moins, se préoccupent de la vie de ces enfants et veulent bien leur offrir un avenir ? Et pour qu’il y ait procès, il faut bien un système judiciaire responsable ; ce qu’on n’a pas au Tchad ».
Après les déclarations des autorités françaises qui condamnent prestement les humanitaires de l’Arche de Zoé, quelle garantie ces derniers auront-ils d’un procès juste et équitable ? Pour Seid Mahmoud, moins téméraire dans la condamnation publique, pose, à son gouvernement, des questions qui resteront, sans doute, sans réponses : « Peut-on nous dire si les parents de ces enfants se sont plaints que leur progéniture leur a été enlevée contre leur gré ? Combien d’enfants de cet âge se retrouvent sans abri, errant dans les rues au Tchad et dans les camps de déplacés du Darfour ? Veut-on que tous ces enfants grandissent sans éducation, s’ils ne meurent pas avant de maladie et de malnutrition ? En allant dans des familles d’accueil en France, ces enfants allaient avoir un avenir ».
« Selon l’UNICEF, ce qui s’est passé était à la fois illégal et totalement irresponsable », a déclaré la porte-parole du Secrétaire général lors d’un point de presse. Seid Mahmoud s’interroge : « Que vont-ils devenir maintenant que la lueur d’espoir qui perçait pour eux s’est estompée ? » Voilà le vrai débat autour de l’affaire du Tchad.
En terminant, il convient de laisser la parole à Son Excellence, Monsieur IDRISS DEBY ITNO Président de la République du Tchad, qui déclare sur son site officiel ce qui suit : « Le monde entier est témoin de ce qui s’est passé à Abéché. C’est une chose que nous n’avons jamais imaginée, elle est contraire à notre tradition, à nos us et coutumes. Cela ne s’est jamais produit dans notre pays. C’est un enlèvement pur et simple des enfants à l’insu de leurs parents pourtant vivants par des organisations dites humanitaires installées dans notre pays. Elles ont trompé la vigilance des autorités administratives, avec la complicité active des compagnies aériennes européennes. Ce sont des enfants de bas âge, d’un à dix ans, contre leur gré, contre l’avis de leurs parents. On a trompé leurs parents pour vouloir les amener en Europe. Est-ce que c’est pour les vendre à des pédophiles ? Ou bien pour enlever leurs organes afin de les revendre ? Ces images que j’ai vues, je n’aimerai jamais les revoir dans ma vie. Je suis vraiment traumatisé ! Et ceci est inadmissible au 21ème siècle. Le monde entier doit être témoin. Nous allons prendre toutes les dispositions administratives et juridiques pour faire la lumière sur cet enlèvement d’enfants tchadiens et soudanais. Sur la liste que j’ai consultée, ce sont 113 enfants concernés. 103 sont présents, 10 sont absents. Peut-être qu’ils ont déjà été envoyés en Europe. Je demande à l’Union européenne de pendre toutes les mesures nécessaires pour que les organisations européennes qui viennent en Afrique ne commettent plus des actes inimaginables, des horreurs, des crimes contre de petits enfants. Ecoutez-les. Ils pleurent. Ils cherchent leurs parents. Ce n’est pas possible ! Nous devons faire la lumière, toute la lumière sur ce crime odieux contre ces enfants ».
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