dimanche 28 octobre 2007

La FEMA prise en défaut, une nouvelle fois

L’Agence fédérale pour les situations d’urgence, la Federal Emergency Management Agency (FEMA), vient en aide aux régions sinistrées des États-Unis. Très critiquée après l’ouragan Katrina de 2005 en Nouvelle-Orléans, l’agence de secours montra une grave défaillance des secours fédéraux, voire une indifférence face à une catastrophe humanitaire. Pour rappel, de la Louisiane au Mississippi en passant par la Floride, Katrina dévaste tout sur son passage. Spike Lee, réalisateur noir, en tirera un documentaire, Katrina, When the levees broke : a requiem in four acts (Requiem en quatre actes), couronné meilleur documentaire de la sélection Horizons à la Mostra de Venise en 2006. « Le gouvernement était parfaitement informé qu’une catastrophe se préparait et que les digues, jugées depuis longtemps défectueuses, risquaient de s’effondrer. Si Bush n’a pas réagi comme il aurait dû, c’est parce que, dans son esprit, les principales victimes de la tragédie étaient des gens de peu sur le plan social et, bien entendu, racial. Des Noirs, des latinos, dont il se désintéressait totalement », dira dans ce documentaire Harry Bellafonte. Spike Lee, qui garde l’esprit critique, ajoutera : « Si vous allez à La Nouvelle-Orléans aujourd’hui, un quart de la population est resté. Je veux que ce film force les Américains à regarder ce fiasco en face ». Un documentaire de quatre heures qui est sans appel : 1417 personnes sont mortes, des milliers d’autres blessées, un million de réfugiés qui, la plupart, ne rentreront jamais chez eux, et une ville fantôme qui ne s’en remettra jamais (Fluctuat.Net).

C’est au tour de la Californie d’être zone sinistrée. Les graves incendies qui y font rage ont déjà fait 17 victimes, selon le journal Los Angeles Times. À ce jour, au total, 1400 résidences et 1820 km2 de terrain sont partis en fumée depuis dimanche en Californie. Autour de San Diego, 500.000 personnes ont été évacuées au plus fort de la « tempête de flammes » qui a provoqué pour plus d’un milliard de dollars de dégâts. 10.000 pompiers luttent contre la quinzaine de feux toujours actifs malgré des conditions météorologiques plus clémentes.

« La première chose que je veux dire aux gens du sud de la Californie, c’est que nombreux sont ceux qui dans notre pays ont été émus par le calvaire de nos concitoyens qui ont perdu leurs maisons, leurs effets personnels et en particulier ceux qui ont perdu la vie », a affirmé M. Bush à San Diego à l’issue de trois heures et demie de visite. Sur près d’un million de personnes évacuées, quelque 7 500 environ se sont réfugiées dans le stade Qualcomm, situé à quelques dizaines de kilomètres du centre-ville de San Diego. Le stade sert en quelque sorte de résidence provisoire aux victimes des incendies. « Les politiciens font de la politique ». C’est en ces termes que Hang Cho, un déplacé de la région de San Diego qui dort au stade avec sa femme et sa fille depuis lundi, a qualifié la visite, dans la région, du président Georges W. Bush.

Une nouvelle tuile vient de tomber sur l’Agence fédérale pour les situations d’urgence, la Federal Emergency Management Agency (FEMA). La Maison Blanche est furieuse. Elle reproche à la FEMA d’avoir recouru, dans le cadre d’une rencontre de presse, à ses employés permanents pour jouer le rôle de journalistes accrédités qui ont posé des questions au sous-directeur, Harvey E. Johnson. Ces questions, bien évidemment, étaient favorables à l’Agence. Le sous-directeur s’était déclaré heureux des questions ainsi posées.

Au cours de cette rencontre de presse, le sous-directeur, en raison de l’importance nationale du sinistre, acceptait les appels téléphoniques. C’est là que l’Agence a triché. Certains appels provenaient d’employés qui agissaient alors sous le couvert de journalistes accrédités et posaient des questions qui avaient été rédigées à l’avance.

La porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, a déclaré qu’il était nettement inapproprié que des employés de l’agence s’improvisent ainsi journalistes lors d’une rencontre de presse pour planter des questions au sous-directeur. La FEMA a dû, par la suite, s’excuser pour cette erreur de jugement. Madame Perino a poursuivi en déclarant que, s’il n’y avait aucune mauvaise intention à la base de cette décision, elle restait fâcheuse dans les circonstances.