vendredi 15 juin 2007

Sarkozy pense à Tony Blair pour le poste de président de l'Union européenne

Selon le Financial Time, Nicolas Sarkozy viserait rien de moins que Tony Blair pour occuper la présidence de l'Union européenne. Pour cela, le président de la République française entend soumettre la question à ses homologues lors du sommet de Bruxelles des 21 et 22 juin. Cette proposition à candidature traduirait bien évidemment le rapprochement important de la France avec la Vieille Albion. Mais pourrait déplaire à quelques autres pays de l'Union. Le marathon est ouvert. Le président de la République française semble privilégier ces courses à obstacles.


Monsieur Sarkozy aurait déjà, à ce jour, soulevé la question de cette candidature avec Angela Merkel. Le hic de cette démarche toutefois vient d'une absence de popularité de monsieur Blair auprès des gouvernements italiens et espagnols. Certains hésiteraient même à soutenir cette candidature en raison du rôle qu'a joué Tony Blair auprès des États-Unis et de son alignement un peu trop empressé dans la guerre contre l'Irak.


Dans l'entourage de monsieur Blair, personne ne veut supputer cette nouvelle. Tony Blair attendrait la fin réelle de son mandat pour envisager la direction qu'il entend prendre à l'avenir.


Cette stratégie du président français n'est pas sans réflexion géopolitique : en nommant Tony Blair à la tête de la présidence de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy fait également un rapprochement stratégique avec l'Amérique, puisque tout un chacun sait fort bien toute l'amitié que porte le président américain à son voisin britannique. Le président français consoliderait et renforcerait le jeu des influences entre la France, l'Union et l'Amérique sur des questions comme l'environnement, le développement et les relations bilatérales. Et cette nomination éloignerait cette mauvaise réputation de Vieille Europe qu'avait laissée planer Georges W. Bush au plus fort de la crise sur l'Irak.


En coulisse, comme l’indique l’hebdomadaire Le Point, l’activisme français aurait ainsi tendance à agacer. A commencer par l’Allemagne, actuellement à la présidence tournante de l’Union et plongée, elle aussi, depuis de longs mois dans la rédaction d'un nouveau projet, une version allégée de la Constitution qui sortirait des limbes. Un traité simplifié ? « Laissons les Français croire que c’est leur idée », ironise l’Allemand Hans-Gert Pöttering, le président du Parlement européen. « Sarkozy ne peut pas prétendre surmonter le blocage constitutionnel à coups de séances de jogging », grince un autre eurodéputé allemand. De fait, la chancelière allemande, Angela Merkel, bosse. Beaucoup et discrètement. « C’est du gros calibre », confie un haut fonctionnaire européen. José Manuel Barroso, le président de la Commission, lui-même, en reste béat d’admiration. « Faut que j’envoie un SMS à Angela ! » s’exclame-t-il après chaque séance de travail.


La discrétion et la ténacité de la chancelière allemande tranchent quelque peu avec le flamboyant et gourmand Nicolas Sarkozy, tout en rapidité et très peu en nuances.


Qui vivra verra.