Le piratage de musique, de films et de logiciels sera l’objet d’une nouvelle marque au fer rouge : état voyou de la copie. Georges W. Bush poursuit inlassablement sa quête de la pureté et d’une morale à toute épreuve. Il vient de publier une liste de douze pays - les États Voyous de la copie ! - qui pourraient faire face à de possibles sanctions économiques s'ils ne prennent pas des mesures concrètes afin de combattre plus activement le piratage : la Chine, la Russie, l'Argentine, le Chili, l'Égypte, l'Inde, Israël, le Liban, la Thaïlande, la Turquie, l'Ukraine et le Venezuela. Fait à noter : un tribunal chinois a condamné Yahoo! China à verser aux maisons de disques 200 000 yuans (19 045 euros) de dommages et intérêts pour avoir référencé des sites contenant des chansons piratées. La Russie sera sous haute surveillance puisqu’elle a signé, avec les États-Unis, une entente l'an dernier visant à réduire le nombre de CD et DVD copiés en circulation actuellement sur le territoire russe.
La Recording Industry Association of America (RIAA), un organisme qui regroupe les principales maisons de disque américaines, a déclaré qu'elle était particulièrement satisfaite de cette annonce. Selon cette dernière, les ventes totales sont en baisse de 6,2 %, et atteignent 11,51 milliards de dollars. Elle vient d’expédier des lettres proposant une entente à l'amiable à 413 présumés pirates de musique localisés dans 22 universités américaines. Il s'agit de la troisième vague de ce type depuis le lancement, en février dernier, d'un programme visant à réduire le piratage de musique dans les universités américaines.
Selon Ratiatum, les États-Unis usent sans réserve de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) pour imposer une législation mondiale et répressive en faveur d'une protection accrue de la propriété intellectuelle. La représentante américaine au commerce, a ainsi déposé deux plaintes cette semaine contre la Chine à l'OMC. Il faut comprendre que les États-Unis reprochent à la Chine de ne pas pouvoir leur vendre du Madonna et du Schwarzenneger aussi facilement que dans le reste du monde. La Chine ne l'entend pas de cette oreille. « La décision [des Etats-Unis] est contraire au consensus établi entre les leaders des deux nations sur le renforcement économique bilatéral et les liens commerciaux et sur le fait de régler correctement les conflits », accuse Wang Xinpei, porte-parole du ministre chinois du commerce.
En février, la Chine avait annoncé la fermeture de 205 sites pirates et examiné 130 dossiers soumis par des associations d'industriels étrangères, dont certainement la RIAA et la MPAA.