Introduction
Lorsqu’on évoque les conséquences du réchauffement sur la biodiversité, les villes sont elles aussi visées en première ligne. Pendant que des spécialistes s’interrogent sur les moyens à prendre pour réduire les conséquences mondiales du réchauffement climatique, une firme de consultation en ressources humaines, Mercer, analyse la qualité de vie de 215 villes dans le monde.
Il faut retenir de ces deux événements deux constats importants :
De nombreuses villes américaines sont mal classées. L'augmentation de la circulation, des équipements industriels et d'autres polluants réduisent la qualité de l'air de certaines villes américaines, ce qui porte atteinte à des cadres de vie pourtant agréables. La pollution de l'air et le traitement inapproprié des déchets et des eaux usées demeurent problématiques, particulièrement à Pékin. Paris ne figure qu’au 60e rang des grandes villes du monde pour leur qualité de vie en raison de la pollution.
En France, les stations de sports d'hiver de basse et moyenne montagne se préparent, faute de neige, à se reconvertir peu à peu dans les activités dites « outdoor ». Une station de ski sur trois risque de disparaître.
Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec)
Selon Fusina News, qui cite une étude de ACNielsen portant sur plus de 25.000 internautes américains, 13% d'entre eux prétendent ne jamais avoir été informés qu'une partie du réchauffement climatique était du à l'émission de gaz à effets de serre par leur propre pays. 57% considèrent ce sujet comme un problème très préoccupant et seulement 34% comme un problème préoccupant. […] Cette étude conclut que 91% des américains interrogés sont informés du problème du réchauffement climatique mais que seulement 50% reconnaissent que l'impact écologique est dû à des activités humaines.
LE Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec ou IPCC en anglais) se réunit ces jours-ci à Bruxelles pour se pencher sur les conséquences mondiales du réchauffement climatique et pour établir la deuxième partie du volet IV de la « bible » consacrée aux impacts de ce phénomène. Les experts vont notamment se pencher sur les conséquences affectant les ressources en eau, les déserts, l'agriculture et la pêche ou la santé, qui figurent parmi les secteurs les plus vulnérables.
Déjà, le commissaire européen à l`Environnement, Stavros Dimas, a accusé les États-Unis, pollueur numéro un dans le monde, et l`Australie de ne pas agir suffisamment contre les gaz à effet de serre. Pour le commissaire européen, les États-Unis doivent mettre fin à leur "attitude négative" sur la négociation d`un nouvel accord international sur la réduction des gaz à effet de serre. L`Australie n`a pas ratifié le protocole de Kyoto malgré le fait que 80% de l`opinion publique australienne était favorable au texte demandant à 35 pays industrialisés de réduire leurs émissions.
En 2005, la teneur de l’atmosphère terrestre en dioxyde de carbone (CO2) a atteint des niveaux record, d’après le Bulletin sur les gaz à effet de serre publié par l’Organisation météorologique mondiale (OMM): les valeurs mesurées s’établissent à 379,1 parties par million (ppm), contre 377,1 ppm en 2004. A ce propos, consulter le site Gaïa : bulletin de santé.
Une des craintes manifestées par le Giec concerne la hausse des températures, provoquée par l'augmentation de la concentration dans l'atmosphère des gaz à effet de serre (GES), issue principalement de la combustion des énergies fossiles, entraînera notamment une élévation du niveau des océans qui bouleversera la vie des habitants de la plupart des deltas du monde. Des millions de personnes souffriront de la pénurie d'eau et du recul des terres arables. Aux États-Unis, par exemple, l'élévation du niveau des océans et la multiplication des tempêtes pourraient perturber les transports dans le golfe du Mexique, sur les côtes atlantiques et dans le Nord.
Selon le projet de document dont l'AFP s'est procurée une copie, il est «probable» (66% de chances) que d'ici 2080, 1,1 à 3,2 milliards de personnes pourraient souffrir du manque d'eau et 200 à 600 millions de la faim. Chaque année, 2 à 7 millions d'habitants de plus pourraient être touchés par les inondations dans les régions côtières. Il est en effet à craindre que les régions côtières soient plus menacées que les autres par la montée des océans, notamment dans les grands deltas d'Asie, en particulier au Bengladesh. L'Afrique sera particulièrement affectée, ainsi que les régions arctiques où le réchauffement sera d'une amplitude supérieure.
Si un réchauffement moyen de 2°C peut avoir un impact positif sur les rendements agricoles des latitudes nord, il est négatif au delà de 3°C. Selon l'ONU, certains pays pourraient toutefois profiter un temps de l'élévation des températures. En effet, le potentiel agricole de la planète augmentera dans un premier temps, avant de s'effondrer. Les experts expliquent que les cultures seront plus propices dans certains pays comme ceux de la Scandinavie, le Canada, la Russie ou la Nouvelle-Zélande.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), rendu public en République dominicaine en juin 2006, au cours des cinq dernières années, la zone forestière de la région - Amérique latine et Caraïbes - a diminué de plus de 4,5 millions d’hectares par an, ce qui les place en tête de la déforestation au niveau mondial (Source : Risal).
En Europe et en Amérique du nord, le réchauffement semblera bénéfique dans un premier temps. Eau en abondance (65% de chance), rendement agricole en hausse. Mais l'enneigement printanier se réduira d'une surface équivalente à 3 ou 4 fois la surface de la France la surface de la France. On pourrait ainsi assister, dans les Alpes, à la disparition d’une station de ski sur trois. Les Alpes, qui se réchauffent déjà plus vite que le reste de l'Europe de l'ouest, pourraient perdre un tiers de leurs stations de ski avec une hausse globale de 2°C et les deux-tiers au-delà des +4°C.
La Région Nord - Pas-de-Calais songe à exploiter son potentiel en vignobles. Des villes comme Nice voient leur avenir d'un œil nouveau. C’est dire que, lorsqu’on évoque les conséquences du réchauffement sur la biodiversité, les villes sont elles aussi visées en première ligne.
La firme Mercer, Consultation en ressources humaines
Pendant que les experts s’affairent à évaluer les impacts négatifs des dégâts humains sur leur environnement, la firme Mercer, Consultation en ressources humaines (cabinet de conseil Mercer HRC) publie son classement des villes où il fait bon vivre. Ce classement de 215 villes dans le monde a été a été élaboré à partir de 39 critères, prenant en compte les facteurs politiques, sociaux, économiques et environnementaux, la sécurité des personnes, la sûreté, la santé, l'éducation, les transports et les services publics.
Chaque ville a en effet été notée de 0 à 10 pour chacun des 39 critères de qualité de vie retenus par Mercer, pondérés selon l'importance de ces facteurs. La sécurité puis l'hygiène pèsent lourd dans le classement. Juste derrière Zurich, une autre ville suisse, Genève, décroche la médaille d'argent des villes où il fait bon vivre. Vancouver et Vienne suivent ensuite. L’étude révèle également les lieux où il fait bon vivre en raison de l’environnement politique, social, économique, culturel, sanitaire, et de la sécurité.
Vancouver est la ville canadienne qui s'est le mieux classée au palmarès mondial de la qualité de vie des habitants : elle arrive au troisième rang. Les autres villes canadiennes figurant dans l'étude sont Toronto, 15e au classement mondial, Ottawa, 18e, Montréal, 22e, et Calgary, 24e. Paris est la première ville française de ce classement, se positionnant à la 33e place (idem qu'en 2006), talonnée par Lyon qui gagne une place, passant de la 37e à la 36e position. Paris passe donc devant Londres (39e), Barcelone (41e), Madrid (42e) et Milan (49e). En queue de liste, N'Djamena (Tchad) arrive en 210e position, devant Pointe Noire (Congo-Brazzaville), Khartoum (Soudan), Bangui (République centrafricaine), Brazzaville. Bagdad est en dernière position. La capitale irakienne, Bagdad, est la ville où la qualité de vie est la plus exécrable. Faut-il s’en surprendre ?
« Le Japon obtient une 35ème place en raison d'un risque sismique très important ainsi que des difficultés de communication », souligne Christophe Germain, de Mercer Human Resource Consulting. Les dernières places sont occupées essentiellement par des villes africaines, où guerre et maladies rendent périlleuse une expatriation. Mercer note que le fossé entre les premières et dernières villes du classement se creuse année après année.
Aux plans de la Santé et de l'hygiène, Paris n'arrive qu'en 60e position, en raison de ses problèmes de pollution, et malgré des « équipement hospitaliers et une fourniture de services médicaux (...) parmi les meilleurs au monde ». Sur ce même critère de la Santé et de l'hygiène, la capitale française est largement dépassée par Lyon, qui se classe à la 23ème place. Calgary (Canada) atteint le meilleur score, suivie d’Ottawa à la 4e place. Montréal et Vancouver arrivent toutes deux à la dixième place. Toronto est 21e alors que Bakou (Azerbaïdjan) obtient la plus mauvaise note.
Honolulu est la ville des États-Unis ayant eu le meilleur résultat : elle se classe 27e au monde.