Le milliardaire juif, Georges Soros, s’est distingué à plusieurs reprises pour ses critiques acerbes envers Israël. En février dernier, il avait lancé un pavé dans la mare de Georges W. Bush, provoquant une véritable onde de choc. Dans un long article, paru dans le bi-hebdomadaire, New York Book of Review, Soros déclare : « Aucun progrès vers la paix ne pourra se faire tant que Georges Bush soutiendra Ehoud Olmert dans son refus de négocier avec le gouvernement palestinien, Hamas inclus. (…) L’exigence faite au Hamas de reconnaître le droit à l’existence d’Israël ne doit pas être une condition de départ des négociations, mais au contraire, une clause qui interviendrait au moment de la signature finale d’un accord ».
L’éditorialiste d’opinion Nicholas Kristof a également lancé un pavé dans la mare de Georges W. Bush en signant un commentaire virulent dans le New York Times. Le journaliste y avance que les hommes politiques américains se « sont eux-mêmes muselés » dès lors qu’il s’agit d’Israël et qu’il n’y a « aucun débat politique sérieux, ni chez les démocrates, ni chez les républicains, au sujet de notre politique envers les Israéliens et les Palestiniens ». […] « Security for Israel will emerge only from a peace agreement with Palestinians. We even know what that peace deal will look like: the Geneva accord, reached in 2003 by private Israeli and Palestinian negotiators ». David Harris, directeur de l’American Jewish Committee avait répliqué : « Israël n’a pas besoin des leçons de journalistes bien intentionnés, en ce qui concerne le besoin d’une paix. Ce dont Israël a besoin, en revanche, c’est de partenaires de paix qui le soient, eux, bien intentionnés ! »
Flynt Leverett a successivement travaillé à la CIA, au département d'État puis au Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Il a démissionné pour désaccord politique. Il a ensuite rejoint la Brookings Institution. Il est aujourd'hui chercheur à la New America Foundation et enseignant à l'Institut de technologie du Massachusetts (MIT). Dans une entrevue qu'il accordait au quotidien Le Monde, Flynt Leverett déclare que « dans le contexte de la guerre contre le terrorisme, l'administration Bush voit le terrorisme comme un phénomène porté par des États, plutôt que par des individus. Donc, pour Dick Cheney, l'Iran est une force du mal. Le président considère que la République islamique est un régime fondamentalement illégitime, et il résiste donc très fortement à l'idée de traiter avec ce régime. Le vice-président a toujours considéré l'Iran comme une menace plus grave que la Corée du Nord : cela concerne le pétrole, Israël, l'équilibre des pouvoirs et le rôle des États-Unis dans la région ».
Selon le quotidien Le Devoir, Matthew Dowd, un ancien conseiller politique de George W. Bush, a publiquement désavoué le président américain estimant que ce dernier vivait désormais dans une bulle et qu'il était isolé de l'opinion publique sur la politique à suivre en Irak. Matthew Dowd avait joué un rôle important dans l'élection de M. Bush à la présidence américaine en 2000 et dans sa réélection en 2004 contre le démocrate John Kerry. Dans un entretien publié par le New York Times, Matthew Dowd, affirme que le président est désormais coupé de l'opinion publique et ne comprend pas qu'elle souhaite un retrait des troupes américaines d'Irak. Matthew Dowd reconnaît avoir écrit récemment un éditorial, toutefois jamais publié, intitulé « Kerry avait raison » de réclamer pendant sa campagne un calendrier de retrait des troupes américaines d'Irak.
Georges Bush comptait nommer l'homme d'affaires Sam Fox ambassadeur en Belgique. Sam Fox est un généreux donateur républicain qui a été très critiqué par les démocrates pour avoir financé une virulente campagne contre l'ancien candidat à la présidentielle John Kerry. La Maison Blanche a dû battre en retraite devant le risque que la candidature de Sam Fox soit rejetée par le Sénat. La Maison Blanche a dénoncé les « partis pris politiques » des adversaires démocrates du président George W. Bush, majoritaires au Congrès.
Lors de l'audition en commission sénatoriale, au cours du mois de mars, le sénateur démocrate John Kerry a directement interpellé l'homme d'affaires : « Vous pensez que tout est permis dans une campagne électorale? », « La vérité, est-ce important à vos yeux? » Sam Fox s'était borné à répondre : « Sénateur, vous êtes un héros, personne ne peut vous retirer ça ». John Kerry avait été la cible, durant la campagne présidentielle de 2004, d'une campagne de presse l'accusant en substance d'avoir usurpé les médailles militaires gagnées au combat au Vietnam, campagne menée par l'organisation « Swift boat veterans for truth » et financée par M. Fox à hauteur de 50.000 dollars (Le Monde, 28 mars 2007, Édition abonnée).
Le président Georges W. Bush stagne. L’opposition américaine bouge.
La présidente démocrate de la Chambre des représentants américains, Nancy Pelosi, troisième personnalité politique aux États-Unis, adversaire du président Bush, se rend en Syrie visiter le président syrien Bachar al-Assad. Un défi à l'administration de Georges W. Bush qui boycotte Damas depuis l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005. Cette visite comprend les destinations suivantes : Israël, le Liban, la Syrie, l’Arabie Saoudite.
Avec cette visite de Nancy Pelosi, les médias officiels syriens parlent rééquilibrage de la politique américaine dans la région, laissant entendre que Washington infléchissait ses positions en raison de l'impasse en Irak. « Les parlementaires américains, aussi bien démocrates que républicains, sont conscients que la politique américaine dans la région, notamment la guerre en Irak et les relations avec la Syrie, sont un fiasco qu'ils doivent réparer », écrit le quotidien gouvernemental Techrine. Mme Pelosi estime que sa visite en Syrie est « importante » pour « engager le dialogue », notamment sur l'Irak et le projet de tribunal international sur l'assassinat de Rafic Hariri.
« Cette visite est, d'une manière ou d'une autre, une reconnaissance du rôle syrien. Elle montre qu'il existe plus d'un point de vue sur la manière de traiter avec Damas » a déclaré à l'AFP Elias Mourad, rédacteur en chef du quotidien al-Baas.
Le président syrien Bachar Assad aurait demandé au roi saoudien d’admettre la Syrie dans le « Quartette arabe » des pays modérés, composé de l’Arabie saoudite, la Jordanie, l’Égypte et les Émirats Arabes Unis. Assad estime en effet que le processus politique israélo-palestinien sera bientôt relancé, et souhaite y participer, espérant que cela mènera à la restitution du Golan à la Syrie. L’Arabie Saoudite aura beaucoup à faire pour convaincre Washington d’accepter la participation syrienne aux pourparlers que le royaume saoudien envisage d’accueillir sur son territoire. Selon ces sources diplomatiques, l’Arabie saoudite devra demander à la Syrie de faire une série de gestes pour persuader les Américains qu’elle est sérieuse dans sa démarche.
Le président Bush critique personnellement l’initiative de Nancy Pelosi de se rendre à Damas, estimant la présidente démocrate lance des messages contradictoires sur les efforts de l’Amérique pour isoler le président syrien Bachar al-Assad. Mme Pelosi a fait fi des récriminations de l'administration américaine. Comme le rappelle France24, en décembre dernier, une poignée de parlementaires républicains et démocrates s'étaient rendus à Damas pour rencontrer, après la publication du rapport du Groupe d'étude sur l'Irak qui recommandait des efforts diplomatiques accrus impliquant la Syrie et l'Iran pour lutter contre la violence en Irak. L'administration Bush avait ignoré cette recommandation et condamné le séjour des élus américains dans la capitale syrienne. Pour Georges W. Bush, les visites de représentants américains en Syrie : « font croire aux responsables gouvernementaux (syriens) qu'ils font partie de la communauté internationale, alors qu'en fait, leur État soutient le terrorisme ».
Sur la question de l’Irak, le président George W. Bush réclame de ses adversaires démocrates qu'ils en finissent avec la politique politicienne sur l'Irak, dont les soldats risquent de « payer le prix », selon lui, faute de financement de la guerre. Le Pentagone a annoncé l’envoi de 7000 soldats en Irak dans les prochains mois pour soutenir les efforts visant à juguler les violences à Bagdad. Cette annonce survient sur fond de bras de fer entre le président américain George W. Bush et le Congrès à majorité démocrate. Pour la sénatrice Hillary Clinton : « Les Américains sont favorables à un début de retrait. C'est le mandat qu'ils ont donné aux démocrates en les élisant majoritairement au Congrès en novembre. M. Bush a pourtant décidé d'envoyer environ 30.000 soldats supplémentaires ». « Si George Bush ne met pas fin à la guerre en Irak avant de quitter le pouvoir, lorsque je serai présidente, je le ferai », avait affirmé Hillary Clinton en février dernier.
Madame Clinton lance une pétition pour inciter Georges Bush à ne pas recourir à son droit de veto. Avec 26 millions de dollars levés pendant le premier trimestre 2007, faisant voler en éclats tous les records précédents, elle peut bien tenir tête au président Georges Bush. Il y a pire : « Si le président se sert de son veto, ce sera lui qui refusera les fonds aux soldats », vient de lancer le sénateur démocrate John Kerry, en parallèle avec la démarche de la sénatrice Hillary Clinton. « Le président Bush s'obstine à refuser de changer une politique désastreuse en Irak, ce Congrès n'a donc d'autre choix que de le forcer à changer de cap », a soutenu le sénateur démocrate John Kerry, refusant que les soldats américains paient pour l'incapacité des Irakiens à se réconcilier. Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a menacé qu’il chercherait à couper le financement de la guerre si M. Bush s’opposait aux efforts du Congrès pour fixer une échéance. Le sénateur Barack Obama réclame lui aussi depuis janvier 2007 un retrait progressif qui s’étalerait jusqu’en mars 2008.
Tommy Thompson, ancien secrétaire d'État à la Santé dans l'administration du président George W. Bush et ancien gouverneur de l'État du Wisconsin, a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle américaine de 2008. Selon lui, le gouvernement irakien devrait se prononcerait sur la poursuite ou non de la présence américaine en Irak. « Je demanderais au gouvernement (du premier ministre irakien Nouri al-Maliki) de voter pour savoir s'il veut ou non des États-Unis dans le pays. Personne n'a jamais demandé à ce gouvernement élu de voter », a-t-il déclaré. Pour le candidat Tommy Thompson, si le gouvernement irakien votait pour un départ des Américains, « nous partirions, indiscutablement », a-t-il conclu.
La Cour Suprême des États-Unis vient de contredire le président Georges W. Bush dans un jugement historique : cinq juges sur neuf affirment que le dioxide de carbone est bel et bien un « gaz polluant ». Le président des États-Unis, George W. Bush, a réaffirmé qu'il n'avait pas l'intention d'imposer de plafonds pour les émissions de gaz à effet de serre (GES), malgré le jugement de la Cour suprême.
La plupart des scientifiques pensent que les gaz à effet de serre, dont le CO2 émis par les véhicules automobiles, participent au réchauffement climatique. Ce jugement sans précédent ne signifie pas nécessairement que des plafonds aux émissions de CO2 vont être imposés immédiatement par l'Agence nationale de protection de l'environnement (EPA), aux constructeurs automobiles et aux centrales thermiques. Il pourrait par contre influencer le Congrès, dominé par les démocrates. Nancy Pelosi veut réduire de moitié les émissions de CO2 d'ici 2050. À l'heure actuelle, les États-Unis sont responsables de 25% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) - le principal gaz à effet de serre - dans le monde.
Sur un autre plan, la Cour suprême américaine vient de rejeter l'appel formulé par des prisonniers de Guantanamo qui demandaient à être jugés. Trois juges ont fait savoir qu'ils auraient voulu examiner l'affaire, mais selon la règle de la cour, il en fallait quatre pour qu'elle se saisisse. Deux autres juges, John Paul Stevens et Anthony Kennedy, ont expliqué qu'il n'était pas «approprié» d'examiner l'affaire pour l'instant parce que les détenus n'avaient pas encore épuisé tous leurs recours. « Si les plaignants ont raison sur le droit, un examen immédiat de l'affaire peut éviter une année supplémentaire ou plus d'emprisonnement. S'ils ont tort, notre examen reste néanmoins approprié pour aider à définir les limites du droit constitutionnel à l'habeas corpus », a écrit le juge Breyer, rejoint par les juges David Souter et Ruth Ginsburg.
Sur les quelque 375 détenus incarcérés sur cette base américaine de l'île de Cuba, seuls dix ont jusqu'à présent été inculpés. Aucun n'a eu droit à un procès. Dans sa « guerre contre le terrorisme », l'administration Bush a fait voter des lois limitant les recours juridiques de ceux qu'elle désigne comme des «combattants ennemis».
Conclusion
Le règne de Georges W. Bush aura déçu beaucoup d’américains. Il aura fait fondre la crédibilité des États-Unis dans le monde. Les générations à venir verront ce pays comme fondé sur le mensonge, les compromissions, les intérêts économiques et le déni des droits humains. Triste bilan. Georges W. Bush doit partir. Point.