Le Québec vient de se donner un gouvernement libéral (PLQ) minoritaire. Le parti québécois (PQ) vient de se voir reléguer au rang de troisième partie d’opposition, derrière le parti de l'Action démocratique du Québec (ADQ). Le premier ministre, Jean Charest, chef du Parti libéral du Québec, estime que les Québécois ont rendu un jugement sévère. Selon lui, le Québec entre dans une ère nouvelle. Monsieur Charest a obtenu 48 sièges à l’Assemblée nationale sur 125.
Le nouveau chef de l’Opposition officielle et chef du Parti de l’Action démocratique du Québec (ADQ), monsieur Mario Dumont, estime que les Québécois veulent « un bon gouvernement qui s'occupe de la vie quotidienne des gens ». Mieux, il a décrit l'issue de cette élection comme une nouvelle « page d'histoire » tournée par les Québécois. Il a ajouté que « les citoyens ont mis sous surveillance le Parti libéral, nous allons exercer cette surveillance ». Monsieur Dumont a obtenu 41 sièges à l'Assemblée nationale sur 125.
Le chef du Parti québécois (PQ) a obtenu 36 sièges à l’Assemblée nationale sur 125. Il perd son poste de chef de l’Opposition officielle. « Quelques sièges uniquement nous séparent du pouvoir », a dit en fin de soirée le chef péquiste. Le chef péquiste a rappelé sa vision de l'idée de souveraineté, qui s'inscrit selon lui dans un continuum historique, au moment où le Québec « célèbre 400 ans en Amérique du Nord, et qui le célèbre en français ».
Lors de la dissolution de l'Assemblée nationale, le 21 février, le Parti libéral détenait 72 sièges sur 125, le Parti québécois 45, l'Action démocratique cinq et un député siégeait comme indépendant. Deux sièges étaient vacants.
Pour le quotidien anglophone de Toronto, The Globe and Mail, « les citoyens s'apprêtent à prendre leur revanche ». Revanche contre le clivage traditionnel fédéraliste-souverainiste. Pour Lysiane Gagnon, l'insatisfaction des citoyens explique en partie la montée en puissance de l'ADQ et le débat sur les accommodements raisonnables des minorités religieuses a été un moyen de cristalliser cette insatisfaction. Quant à la percée de Mario Dumont, elle témoigne de la « fin d'un duel entre fédéralistes et souverainistes dans le débat politique » observe la journaliste pour qui « Mario Dumont a tiré son épingle du jeu pendant la campagne ». Elle avance aussi qu'une partie du succès de l'Action démocratique du Québec tire son origine dans le profond ressentiment qui existe entre Montréal et les régions, où la différence pourrait se jouer.
Pour le Nouvel Obs : « Ces résultats posent de graves questions au Parti québécois et à la mouvance souverainiste de la province. Sous André Boisclair, le parti est en effet tombé à son plus bas niveau de soutien populaire depuis des décennies et décroche le plus petit nombre de sièges depuis 1989 ».
Pour Michel Auger, du quotidien La Presse : « Le gouvernement Charest aura mal lu l’opinion publique qui croyait que la solution du problème du déséquilibre fiscal devait aller aux services gouvernementaux comme la santé ou l’éducation. En allant à l’encontre d’un tel consensus en toute fin de campagne, les libéraux se sont retrouvés à mécontenter doublement les électeurs en leur rappelant aussi les promesses brisées des libéraux sur les baisses d’impôt ».
Source : Société Radio-Canada, Google Actualités