mercredi 28 mars 2007

Aux États-Unis, un bébé sur quatre mangerait des frites une fois par jour

Le quotidien Le Journal de Montréal (Édition du dimanche, 25 mars 2007) relate une vaste étude américaine « Feeding infants and toddlers study: What foods are infants and toddlers eating ? » selon laquelle un bébé, âgé de 4 à 24 mois, sur quatre mangerait des frites une fois par jour. Selon la diététiste québécoise, Louise Lambert-Lagacé, le Québec ne serait pas si éloigné de ses voisins du Sud.

Les données statistiques qui se dégagent de cette étude américaine sont :

  • Les frites arrivent au troisième rang des légumes les plus consommés ;
  • De 20 à 27 % des bébés mangent des hot-dogs, des saucisses et des viandes fumées avant d’atteindre l’âge de 12 mois ;
  • De 18 à 33 % des bébés ne consomment aucun légume dans une journée ;
  • De 23 à 33 % des bébés ne mangent aucun fruit dans une journée ;
  • 70 % des bébés mangent un dessert sucré au moins une fois par jour.

On ne devient pas obèse du jour au lendemain : l'enfant se met à "prendre du poids de façon excessive" souvent très progressivement, si bien que la plupart du temps, on ne s'en rend pas compte au début.

L'obésité est devenue la première maladie non infectieuse de l'Histoire.

  • Sur 6 milliards d'individus, 3 milliards sont sous-alimentés et les autres sont en train de devenir obèses.
  • 50 % des américains sont en surpoids et 25 % franchement obèses.
  • Dans certaines îles du Pacifique, l'obésité affecte près de deux tiers de la population.
  • L'Europe compte 30 % d'adultes en surpoids et le nombre d'enfants obèses a doublé en cinq ans.
  • On dénombre en France 8 millions d'obèses, de 100 000 à 200 000 obésités massives (IMC > 40). Un tiers de ces patients sont hypertendus, un tiers diabétiques et un tiers hyperlipidémiques.
  • Le taux d’obésité infantile devrait doubler d’ici la fin de la décennie et 218 millions d’enfants dans le monde seront concernés.

Les chiffres disponibles témoignent aussi d’une diminution rapide des disparités entre les parties occidentale et orientale de la Région en matière de prévalence. À l’heure actuelle, on estime à près de 400 millions le nombre d’adultes en surcharge pondérale et à environ 130 millions le nombre d’obèses dans la Région. Selon les pays, entre 32 et 79 % des hommes adultes et entre 28 et 78 % des femmes souffrent de surpoids ou d'obésité en Europe. La France se situe à un niveau plutôt moyen, avec 49 % des hommes et 35 % des femmes concernés.


La situation des enfants est préoccupante, avec des taux élevés de surpoids au Portugal (32 % des enfants de 7 à 9 ans), en Espagne, en Italie, en Grande-Bretagne, en France (18 %). En France, la prévalence de surcharge pondérale et d’obésité infantiles a augmenté de 3 % en 1960 à 16 % en 2000. En Pologne, cette prévalence est passée de 8 à 18 % entre 1994 et 2000. La Hongrie signale que 20 % de ses enfants âgés de 11 à 14 ans sont obèses et que 6 % des enfants atteints d’obésité souffrent d’hypertension. Cette hausse s’est accélérée au cours de ces dernières années : selon le Groupe de travail international sur l’obésité, la croissance annuelle de la prévalence qui était d’environ 0,2 % au cours des années 70 est passée à 0,6 % dans les années 80 et à 0,8 % au début des années 90. Dans certains cas, elle a même atteint les 2,0 % au début des années 2000. Les experts notent une accélération rapide de l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité : de 0.2% dans les années 70, elle est aujoud'hui de 2% par an, soit 400 000 jeunes européens en surpoids ou obèses en plus chaque année.



Selon un rapport de l’International Obesity Task Force (IOTF), rendu public en mars 2005, un enfant sur 5 est en surpoids ou obèse en Europe. C’est dans la région méditerranéenne, réputée pour son alimentation saine, que l’on trouve la plus forte prévalence : certains pays présentent même une proportion d’enfants en surpoids supérieure à celle des États-Unis estimée à 30%.




Selon une étude de Statistique Canada sur l'obésité chez les Canadiens, une fois qu'une personne fait de l'embonpoint, elle est plus susceptible de prendre d'autres kilos que d'en perdre. L'étude a révélé que presque le quart des Canadiens faisant de l'embonpoint en 1994-1995 étaient obèses en 2002-2003. Par contre, une proportion deux fois plus faible, soit environ 10 %, de personnes qui faisaient de l'embonpoint au départ avaient un poids santé huit ans plus tard.



Selon un rapport du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes canadienne, 26 % des jeunes âgés de 2 à 17 ans font de l'embonpoint ou sont obèses. Cette proportion est presque deux fois plus élevée qu'il y a 20 ans. La situation est pire chez les autochtones alors que près de 55 % des jeunes ont des problèmes de surpoids.


Pour la première fois de l'histoire, l'espérance de vie des jeunes Canadiens est même inférieure à celle de leurs parents.

En terminant, un sujet fait débat en Grande-Bretagne, tel que raconté par RTBF. Il est, par certains aspects, une caricature de notre société. Une mère pourrait se voir retirer la garde de son enfant pour maltraitance. Les médecins lui reprochent d'avoir trop nourri son fils… Connor a huit ans, il pèse 84 kilos, trois fois le poids des enfants de son âge. Il a déjà détruit quatre lits, fracassé six sièges de toilette et écrasé cinq bicyclettes. Il est à bout de souffle après cinq minutes de marche. Connor est élevé par sa mère. Lorsqu'il était bébé, elle lui donnait un biberon toutes les heures et à 18 mois l'habillait déjà en cinq ans. Il ne mange que des saucisses, des hamburgers, des chips et refuse tous les fruits et légumes, explique sa mère.


Un responsable du service de santé assure que de multiples visites ont été proposées par les nutritionnistes à Connor et à sa mère, mais qu'ils ne sont jamais venus. Une commission des services de protection de l'enfance - composée de médecins, travailleurs sociaux, enseignants, policiers - pourraient décider d'enlever Connor à la garde de sa mère estimant que la manière dont il est nourri équivaut à des violences sur l'enfant. Cette commission pourrait aussi l'inscrire sur le registre des enfants en danger comme les enfants subissant des violences physiques ou sexuelles.

Note

Pomme de terre n. f. [pl. pommes de terre].

La première erreur que nous faisons souvent est d’appeler "patate" ce qui se nomme "pomme de terre". La confusion vient de l’anglais, où "potato" désigne ce légume. Et comme il existe une véritable patate, il n’en fallait pas plus pour que nous passions des "pommes de terre frites" aux "patates frites". La pomme de terre est un tubercule, soit une excroissance des racines. Il en existe plus de 125 variétés, mais seulement une trentaine sont comestibles et une fraction de celles-ci sont commercialisées.

Les pommes de terre se divisent en deux grandes catégories : les pommes de terre riches en amidon et les pommes de terre pauvres en amidon. La pomme de terre Russet (aussi appelée Idaho) ainsi que les Yukon Gold, bintje sont des exemples de pommes de terre riches en amidon. Les pommes de terre nouvelles et les rouges sont des exemples de pommes de terre pauvres en amidon. Un mot sur la pomme de terre nouvelle : il s’agit d’une pomme de terre récoltée avant maturation. Toutes les variétés de pommes de terre peuvent donc être des pommes de terre nouvelles. On les reconnaît par leur peau qui s’effrite lorsqu’on la frotte avec les doigts. Étant immatures, elles sont donc pauvres en amidon.

Contrairement à la croyance populaire, la pomme de terre ne fait pas engraisser. Ce sont plutôt les à-côtés qui ajoutent les kilos : beurre, crème, crème sûre, morceaux de bacon, huile, etc. En fait, la pomme de terre est un aliment équilibré, sain et qui mérite d’être ajouté à toute alimentation variée. La pomme de terre est riche en fibres et protéines. De plus, elle possède de nombreux minéraux et vitamines : vitamine C, vitamine B, fer, potassium. En fait, une pomme de terre de taille moyenne contient même 45% de l’apport quotidien recommandé en vitamine C ! Et tout ça pour environ 120 calories.



Voir également De ce côté-ci de l'Amérique : bouffer à mourir


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