vendredi 23 mars 2007

Le retour

Le retour de Daniele Mastrogiacomo, le journaliste, a suscité l’émotion dans le pays, l'Italie. À la demande du magistrat italien chargé de l’enquête, il n’a pas commenté immédiatement son emprisonnement aux journalistes. Il l'a fait dans la Repubblica, son journal. Ajmal Nakshbandi est toujours aux mains des talibans, de jeunes guerriers « sans culture ni expérience humaine », qui « vénèrent les armes » et la prière.


La mort du chauffeur fut un des évènements les plus effroyables de cette prise d’otages : l’acte inhumain « dura longtemps », écrit Mastrogiacomo : « Quatre jeunes gens saisissent le chauffeur et lui mettent le visage dans le sable. Ils lui tranchent la gorge et continuent jusqu’à séparer la tête du corps » (…). Il n’a pu dire un seul mot. Ils nettoient le couteau sur sa tunique et attachent la tête coupée au corps, puis l’emportent à la rivière et l’y jettent ». […] « Ils n'ont pas de maison, vivent toujours en se déplaçant, ils reviennent dans leur famille une fois tous les 40 jours. Ils n'ont pas de salaire, font tout gratuitement, ils ont seulement le goût et le plaisir de combattre pour leur cause ». […] « Cela n'a pas été une séquestration mais une torture. Psychologique et physique, mentale, religieuse, politique, existentielle. Quinze jours qui m'ont marqué comme quinze ans. A l'intérieur et à l'extérieur. Dans mon être profond, dans mon subconscient ». Daniele Mastrogiacomo


Le retour de Daniele Mastrogiacomo suscite maintenant la controverse dans le pays, l'Italie.


« Si c'est le juste prix qu'on a choisi de payer pour sauver la vie de Mastrogiacomo, il revient (au gouvernement) de montrer que l'Italie est encore capable de remplir son rôle en Afghanistan sans devenir le maillon faible de l'alliance internationale », écrit La Stampa.


Ajmal Nakshbandi est toujours aux mains des talibans, de jeunes guerriers « sans culture ni expérience humaine », qui « vénèrent les armes » et la prière. Il n'est pas italien.


Ainsi va la vie.



Pierre R.