Plus de 1.000 journalistes ou leurs collaborateurs sont morts ces dix dernières années dans l'exercice de leur profession, l'Irak et la Russie étant les pays les plus dangereux, selon un rapport rendu public par une organisation non gouvernementale. Selon l'International News Safety Institute (INSI), la plupart des victimes sont des hommes morts dans leur pays. Près de la moitié ont été tués par balles. D'autres ont été battus à mort, poignardés, torturés, décapités ou sont morts dans des explosions. Au cours des dix dernières années, 138 journalistes ou collaborateurs des médias ont été tués en Irak, contre 88 en Russie et 72 en Colombie. D'autres pays sont dangereux pour la profession, notamment les Philippines, l'Iran, l'Inde, l'Algérie, le Mexique, le Pakistan et les anciennes républiques de Yougoslavie. Treize journalistes sont morts en Russie depuis l'arrivée au pouvoir du (président Vladimir) Poutine.
Pour sa part, Reporters sans frontières (RSF) exprime son inquiétude face à la montée des violences commises envers les femmes journalistes dans le monde : parmi les 82 journalistes tués dans le monde en 2006 figuraient neuf femmes, soit 11% du total. L'année précédente, près de 13% des journalistes morts dans l'exercice de leur fonction étaient des femmes. L'exemple le plus frappant est celui du récent assassinat à Moscou de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, grand reporter pour le journal indépendant Novaïa Gazeta : « Cette mère de deux enfants a payé de sa vie son combat contre la politique menée par les autorités russes en Tchétchénie ».
La semaine dernière, les talibans ont revendiqué l'enlèvement d'un journaliste italien, en reportage dans le sud de l'Afghanistan, qui n'a plus donné de nouvelles depuis dimanche au quotidien La Repubblica. En Italie, le quotidien a précisé qu'il était sans nouvelles de Daniele Mastrogiacomo depuis dimanche. Le journaliste était en reportage à Kandahar, ancien bastion des talibans dans le sud de l'Afghanistan, a déclaré son rédacteur en chef, Ezio Mauro, selon le site Web de La Repubblica. La Chambre des députés italienne a reporté pour le deuxième jour consécutif son vote sur un décret concernant le financement de la mission militaire de l'Italie (1.800 soldats) en Afghanistan, une mesure qui a provoqué des divisions au sein de la coalition de centre-gauche du président du Conseil Romano Prodi, des communistes ayant exprimé leur opposition au déploiement des troupes. Source : (AP) 07-03-07 19:02
En Israël, des journalistes blessés par l'armée israélienne en travaillant au Proche-Orient estiment qu'ils ont été sciemment visés, ce que nie Tsahal. Au moins cinq professionnels, dont deux, ont été blessés en couvrant des manifestations ou des opérations militaires. L'armée a déclaré qu'elle enquêterait. Elle a assuré dans un communiqué qu'elle ne blessait pas intentionnellement les journalistes et que de telles allégations étaient infondées, ajoutant qu'il existait des risques inhérents pour les journalistes travaillant sur des opérations militaires. Les blessures sont causées par les moyens utilisés par les soldats pour disperser les manifestations ou tenter de mettre fin à des émeutes. Pour Daniel Blumenthal, vice-président de l'Association de la presse étrangère, il ne s'agit pas d'une politique délibérée de l'armée, mais les plaintes sont nombreuses, ce qui suggère que certains soldats agissent de leur propre initiative. Source : (AP) 08-03-07 18:32
À Gaza, quatre hommes armés et cagoulés à bord d'une Subaru blanche se sont emparés, lundi, d’un journaliste télé de la BBC dans sa voiture. Alors qu'on l'emmenait, il a lancé dans la rue une carte de visite au nom d'Alan Johnston, de la BBC. De nombreux journalistes étrangers et employés d'organisations humanitaires ont été enlevés à Gaza, la plupart du temps par des groupes armés cherchant à obtenir des faveurs du gouvernement ou à régler des comptes avec un groupe rival. Dans la plupart des cas, les victimes sont libérées sans dommages quelques heures plus tard. Le dernier étranger pris en otage fut Jaime Razuri, 50 ans, photographe de l'Agence France-Press, enlevé le 1er janvier et libéré une semaine plus tard. En octobre, le photographe d'Associated Press Emilio Morenatti avait été enlevé une quinzaine d'heures à Gaza. Source (AP) - 12-03-07 11:42
La Presse Emblème Campagne (PEC), fondée en juin 2004 par un groupe de journalistes basés à Genève, est une organisation indépendante à but humanitaire. Elle souhaite renforcer la protection et la sécurité des journalistes à travers le monde. La PEC rappelle que dans sa résolution 3058 adoptée le 2 novembre 1973, l'Assemblée générale de l'ONU a exprimé l'avis qu'il serait souhaitable d'adopter une convention assurant la protection des journalistes en mission périlleuse dans les zones de conflit armé. L'ONU a ensuite décidé de transmettre le projet à la conférence diplomatique des États signataires des Conventions de Genève. La conférence a alors rédigé l'article 79 du protocole 1 aux Conventions de Genève, adopté en 1977.
Pour la PEC, le droit international et humanitaire assimile les journalistes à des civils. Il est donc interdit de les tuer, de les viser, de les attaquer comme tout autre civil. Tuer un journaliste dans une zone de conflit est déjà un crime de guerre, une atteinte aux droits de l’homme fondamentaux. Les journalistes ont une mission particulière, comme les employés de la Croix-Rouge. Ils doivent prendre des risques pour témoigner d’une situation en se rendant dans des endroits dangereux, au nom du droit du public à l’information. Cette mission d’information justifie qu’ils bénéficient d’une protection spéciale. Le droit humanitaire est limité aux conflits armés. Il ne concerne pas d’autres situations dangereuses pour les journalistes, à savoir les conflits internes et les manifestations violentes au cours desquels le journaliste doit également être identifié, reconnu et protégé. Beaucoup de journalistes sont attaqués parce qu'ils écrivent sur la criminalité ou la corruption. Il y a aussi un besoin de les identifier lors de grandes catastrophes naturelles. C’est ce à quoi s’emploi la Presse Emblème Campagne (PEC).
