Le Hamas a déclaré avoir tiré 82 roquettes depuis mercredi, dont 51 visant Sderot. Deux Israéliens ont été légèrement blessés, dont une femme de 70 ans et un garde du corps du ministre de la Sécurité publique Avi Dichter. En réponse à ces tirs, Israël menace le Hamas contre une possible conflagration et ont menacé la Bande de Gaza alors que l’État hébreu est contraint d’activer un système d’alerte pour protéger des roquettes palestiniennes Ashkelon, ville de 120.000 habitants.

Le système d’alerte rouge prévient de l’arrivée des projectiles et déclenche les sirènes, afin de donner quelques instants aux habitants pour se mettre à l’abri. Ashkelon, important centre de population situé à 40 km de Tel Aviv, a été pris par surprise par les tirs de jeudi. « Personne n’est prêt pour cela », a expliqué son maire, Roni Mehatzri told Israel Radio. Matan Vilnai, le vice-ministre israélien de la Défense, a fait directement allusion à une opération d’envergure contre Gaza qu’Israël prépare. « Nous sommes proches d’utiliser nos forces à leur capacité maximale. Jusqu’à présent nous ne nous sommes que d’un faible pourcentage de la capacité de notre armée à cause de la nature du territoire ». Il a prévenu que le Hamas s’exposait à une « shoah » s’ils poursuivaient leurs tirs de roquettes contre l’État juif. « Plus les tirs de roquettes Kassam s’intensifieront, plus les roquettes augmenteront de portée, plus la shoah à laquelle ils s’exposeront sera importante, parce que nous emploierons toute notre puissance pour nous défendre », a déclaré Matan Vilnai. Le gouvernement a en réagi immédiatement en assurant que le vice-ministre de la défense n’avait aucunement voulu faire allusion à un génocide et qu’il avait employé le mot « shoah » dans le sens de désastre. Le ministère des Affaires étrangères a fait une mise au point analogue.

Barak a même fait une allusion à ses plans, en affirmant devant des leaders des communautés du Néguev occidental réunis au collège universitaire Sapir, près de Sdérot : « La solution aux Kassam sera beaucoup plus rapide que ce que les gens croient ».

Parallèlement à cette menace, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, accuse : « Je peux indubitablement dire qu’Al-Qaida est présent dans les territoires palestiniens et que cette présence - particulièrement à Gaza - a été facilitée par le Hamas ». Le général Amos Yadlin, chef du renseignement militaire de l’armée israélienne, a déclaré devant le comité des affaires et de la défense de la Knesset (Parlement) que des membres d’Al-Qaida avaient pénétré dans la bande de Gaza pendant les onze jours qui ont suivi le dynamitage, le 23 janvier, du mur qui la sépare de l’Égypte.

« J’ai expliqué à la secrétaire d’État (américaine) que nous ne cesserons pas notre bataille », a déclaré, du Japon, M. Ehud Olmert après une rencontre avec Condoleezza Rice, également présente au Japon. « Nous obligerons les terroristes à payer un prix très élevé », a-t-il commenté. Condoleezza Rice a, après avoir dénoncé la situation, exprimé immédiatement sa « préoccupation » sur le sort des « personnes innocentes et la situation humanitaire à Gaza », sans toutefois formellement demander à Israël de faire preuve de retenue.

Du côté Israélien, Tsahal a mené, jeudi 28 février, de nouveaux raids dans la bande de Gaza, provoquant la mort de 19 Palestiniens. Au total, en quarante-huit heures, 33 Palestiniens ont été tués, 30 dans la bande de Gaza et trois à Naplouse. Parmi eux, six enfants. Quatre d’entre eux, âgés de 7 et 12 ans, ont péri à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, fauchés par les éclats d’un missile alors qu’ils jouaient au football. La veille, un bébé de six mois et un enfant de 12 ans figuraient parmi les victimes collatérales d’un raid. Enfin, une jeune Égyptienne de 13 ans est morte après avoir reçu une balle dans la tête alors qu’elle se trouvait en territoire égyptien, près de Kerem Shalom. Le tir provenait d’Israël.

L’organisation de défense des droits de l’homme B’Tselem a dressé son bilan : 146 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’année dont 132 dans la bande de Gaza et 14 en Cisjordanie.

La solution

Sur une invasion terrestre de grande envergure, à laquelle appelle l’opposition de droite et d’autres membres de la coalition dirigeante, M. Olmert a déclaré qu’il ne se « [rappelait] pas avoir évoqué, ne serait-ce une seule fois, la possibilité d’une opération terrestre dans la bande de Gaza ». Nabil Abu Rdainah, porte-parole de Mahmoud Abbas, président palestinien, qui négocie avec Israël, a déclaré de son côté que les actions militaires « ne voulaient dire qu’une chose : le gouvernement israélien… ne vise qu’à détruire le processus de paix ».

Le grand rabbin ashkénaze d’Israël, Yona Metzger, est un homme religieux controversé. C’est le moins qu’on puisse dire. Malgré les recommandations de licenciement, émises par le conseiller juridique du gouvernement, pour avoir bénéficié illégalement de plusieurs séjours gratuits dans des hôtels avec sa famille, la commission chargée de désigner les juges rabbiniques a décidé de le maintenir à son poste.

Ce rabbin ashkénaze, Yona Metzger, à la langue bien pendue, déclarait, dans une entrevue qu’il accordait à l’hebdomadaire The Jewish News : « Si les musulmans pacifiques doivent être autorisés à prier dans les mosquées de Jérusalem, ils doivent reconnaître que « Jérusalem appartient aux juifs ». Les musulmans ont (déjà) La Mecque et Médine! Quand tu as déjà La Mecque et Médine, t’as pas besoin d’un troisième endroit ! ». Et pour régler une fois pour toutes le problème palestinien, le grand rabbin ashkénaze d’Israël, Yona Metzger, exhorte la Grande-Bretagne, l’Union européenne et les États-Unis à contribuer à la construction d’un État palestinien dans le désert du Sinaï égyptien. Ce plan consisterait à « prendre tous les pauvres de la bande de Gaza » et à « les transférer vers un magnifique pays flambant neuf, avec des trains, des autobus et des voitures, comme en Arizona ». « Nous vivons une époque où vous pouvez prendre un désert et y édifier une ville. Cela sera une solution pour les pauvres gens : ils auront un beau pays, et nous aurons notre pays, et nous vivrons en paix ».

L’odieux de cette déclaration, qui vient d’un religieux d’une grande influence en Israël, est qu’elle est réputée réfléchie : « J’ai réfléchi à cette question depuis seulement quinze jours, avec des gens avisés, et je pense que c’est là une grande idée – personne ne l’a évoquée, auparavant ». Il a exprimé son intention de débattre de cette question avec Olmert, et il s’attendait à ce que cette idée devienne très populaire dans l’opinion publique israélienne. Il a introduit ses commentaires en faisant observer qu’il n’était pas autorisé à formuler des conseils sur les questions politiques, en sa qualité de responsable religieux en Israël, notant qu’aux termes de la loi, « il n’est pas autorisé à s’impliquer dans la vie politique ».

Est-ce plus acceptable, de la part du rabbin, de s’exprimer comme l’avait fait naguère le président de l’Iran, Mahmoud Ahmadinejad, qui proposait de déménager Israël en Europe ?

Dans l’interview, le rabbin Metzger a décrit Jérusalem comme « la capitale éternelle de la nation juive ». Il a avancé l’idée que les musulmans n’ont aucun lien d’aucune sorte avec Jérusalem. Il en a donné la preuve : « Derrière le Kotel, nous avons une mosquée. Mais quand ils prient, bien que ce soit dans notre lieu le plus saint, ils se tournent le visage vers La Mecque : ils tournent donc le dos à Jérusalem » (when they pray even though they are in our holiest place, they face Mecca. Their back is to Jerusalem. So you can see from only one sign that it does not belong to them. They have nothing - no connection).

Au Sommet religieux de Moscou, qui s’est tenu en juillet dernier, le Grand rabbin d’Israël avait reconnu qu’il y avait « des problèmes politiques » sur le sol israélien. Il avait invité les participants de ce forum à créer une organisation internationale, à l’instar de l’ONU, pour les communautés religieuses. Les religions doivent dialoguer et ce, même s’il n’y a pas de relations diplomatiques entre les États. « Si dans une église quelconque, on prêche contre une autre religion, il faut se désolidariser immédiatement de cette communauté religieuse », a souligné Yona Metzger. « Quoi qu’il en soit, les dignitaires religieux ne doivent en aucun cas les transformer en problèmes de religion », avait déclaré le rabbin ashkénaze d’Israël, Yona Metzger.

Sources : AFP, Guysen International News, Haaretz, Presse canadienne)

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