Canada
Les larmes aux yeux, Mme Montes Gonzalez a remercié du fond du cœur les autorités canadiennes pour ce sursis de dernière minute. « Évidemment, je suis encore inquiète parce que la décision n’est pas finale, a-t-elle confié par la voix d’une interprète. Mais je ne peux m’empêcher d’être emballée puisque nous aurons une nouvelle chance de faire valoir nos arguments. C’est de très bon augure », a déclaré madame Gonzalez. Le gouvernement fédéral a décrété hier que Juena Manuela Montes Gonzalez et ses trois petits-enfants pourront rester au pays pendant au moins deux ans, jusqu’à ce que les autorités d’immigration revoient leur dossier.
La grand-mère avait fui la ville mexicaine d’Atizapan, en octobre 2005. Sa fille et son gendre avaient été assassinés par des narcotrafiquants. Après avoir été menacée à son tour, et ne faisant pas confiance aux policiers pour assurer sa protection, elle s’est établie au Canada avec ses trois petits-enfants, Eduardo, Renata et Javier Ceja Corona, respectivement âgés de 17, 11 et 6 ans.
Les avocats de la famille ont fait parvenir en novembre une lettre à la ministre fédérale de l’Immigration, Diane Finley. Ils ont aussi organisé une conférence de presse pour attirer l’attention du public sur leur cause. L’appel a été entendu : la grand-mère et les trois orphelins pourront rester au pays pour deux ans, moyennant des frais de 800 $ (Cyberpresse).
Rien n’est gratuit. Même pas le droit à la liberté.
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France
« Le côté triste d’une fête, c’est qu’elle va finir. Son côté ensoleillé, c’est qu’elle va recommencer l’année prochaine », écrit Cavanna dans libé. Le bon gouvernement, tel que voulu par son président, est en fête. Un départ est une pierre de plus dans l’édifice de l’immigration. Les quotas vont bon train. Oui mais après ? Voilà le beau côté des choses. On recommence. « J’ai demandé (au ministre de l’Immigration) Brice Hortefeux (…) d’aller jusqu’au bout d’une politique fondée sur des quotas. Cela fait trop longtemps qu’on en parle. Tout le monde sait que c’est la seule solution », déclarait solennellement le chef de l’État, mardi dernier.
Une dizaine de manifestants se sont rassemblées en fin de matinée, samedi 12 janvier, devant l’école primaire Makarenko, où sont scolarisés les deux enfants de 10 ans et 5 ans de Nakezu Sebowa, mère sans papiers menacée d’expulsion, originaire de la République démocratique du Congo. Les manifestants se sont ensuite rendus en cortège à la mairie, derrière une banderole disant « des enseignants, des parents en colère. Rendez leur mère à nos enfants ». Selon Jeanne Zerner, représentante des parents d’élèves FCPE de l’école Makarenko, ils ont été rejoints par des membres de l’équipe municipale sur le parvis de la mairie. Le maire (PCF) Pierre Gosnat leur a apporté son soutien.
« Une situation qui aurait dû être limpide est devenue kafkaïenne à cause de démarches qui ont traîné en longueur. C’est une histoire de paperasserie », s’est indignée Jeanne Zerner. Nakezu Sebowa, dont l’arrêté de reconduite à la frontière a été confirmé mercredi par le tribunal administratif de Melun, a été placée au centre de rétention de Plaisir dans les Yvelines, a indiqué l’élue FCPE. Cette mère de famille élevait seule son fils de 10 ans, et sa fille de 5 ans, scolarisés à Ivry depuis 2002. Elle avait déposé une demande de régularisation dans le cadre de la circulaire du 13 juin 2006 sur les parents sans papiers d’enfants scolarisés en France, qui a été rejetée. Les enfants ont été pris en charge par une tante depuis l’arrestation de leur mère le 4 janvier devant son domicile, ont précisé des parents d’élève (Liberation).
Histoire de paperasserie et de fonctionnaires. Encore une fois.
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