Au Canada, en vertu de la Loi sur les heures et les jours d’admission dans les établissements commerciaux, les commerces de détail de produits (magasins, boutiques, points de vente, marchés et grandes surfaces) devront être fermés le lundi 3 septembre 2007, jour de la fête du Travail. Le nom fête du Travail s’écrit avec une minuscule à fête et une majuscule à Travail. Pour en savoir plus, consultez l’article fête du Travail de notre Banque de dépannage linguistique. Pourquoi pas ?
Si la fête du Travail est instituée depuis 113 ans au Canada, soit depuis 1894, ses origines remontent au 1er mai 1886. Date limite fixée par la Fédération américaine du travail (FAT) pour que les employeurs se conforment à la journée de travail de huit heures… sinon, c’était la grève! L’année 1914 marque l’apogée de la célébration de la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses, avec environ 30 000 personnes, 67 syndicats de métiers, 12 fanfares, une dizaine de chars allégoriques, un nombre incalculable de drapeaux et de bannières ainsi qu’une foule de spectateurs massés le long du parcours! La fierté d’appartenir à cette classe n’a plus le même sens. À l’époque, ils étaient très fiers de leurs expériences, connaissances et réalisations.
L’apport du mouvement ouvrier à la société canadienne est reconnu depuis 1872, année où des défilés et des rassemblements se tiennent à Ottawa et à Toronto. Aux États-Unis, les premiers défilés de travailleurs n’ont lieu qu’en 1882. En Europe, depuis 1889, on fait coïncider les festivités du Premier Mai avec les célébrations de la fête du Travail. On célèbre cette fête printanière pendant quelque temps au Canada, mais le besoin ressenti en Amérique du Nord de bénéficier d’une fin de semaine prolongée à la fin de l’été amène le Parlement à proclamer la fête du Travail en 1894.
Au fil des ans, le rassemblement a plutôt eu pour but de faire connaître les problèmes liés au marché du travail. À partir du champ de Mars, les travailleurs syndiqués défilaient dans les rues du centre-ville en vêtements de travail : les plâtriers en costume blanc, les ferblantiers en salopette, les mouleurs avec leur pelle sur l’épaule… Ils étaient plus de 2000 à déambuler selon un ordre précis avec des fanfares et des bannières.
Les syndicats américains ont considéré le 1er mai comme une fête socialiste même si elle commémore l’épisode tragique qui eut lieu aux États-Unis. S’ils ont préféré le 1er septembre, c’est aussi parce que la FAT avait déjà choisi cette date en 1884, cinq ans avant le congrès de Paris et bien avant que la date du 1er mai s’étende en Europe, pour des raisons prosaïques : la température y est habituellement plaisante et le jour retenu se situe au milieu d’une longue période sans fête chômée, rappelle Jacques Rouillard, professeur au Département d’histoire et auteur prolifique sur le syndicalisme et l’histoire sociale du Québec, écrit sur le forum de l’Université de Montréal.
La Fête des travailleurs rappelle l’importante contribution sociale des mouvements ouvriers. Ils sont montés au front, non seulement pour obtenir de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés, mais aussi pour l’élimination du racisme et de la discrimination. Ils ne l’ont pas fait seulement pour leurs membres, mais aussi pour la société dans son ensemble. Le 1er mai est donc un moment où l’on prend le temps de s’arrêter pour constater et apprécier les innombrables victoires sociales depuis l’ère industrielle. Sans oublier de continuer la lutte… La fête du Travail, instituée en l’honneur du mouvement ouvrier, est un jour férié légal qu’on célèbre le premier lundi de septembre dans tout le Canada. Si nous fêtons « le travail » plutôt que « les travailleurs », c’est probablement sous l’influence de nos voisins anglo-protestants qui considèrent le travail comme une vertu capable de leur assurer le paradis. Cela me fait penser aux images des camps de prisonniers soumis aux travaux forcés. Sur le portail d’entrée, on pouvait lire « le travail, c’est la liberté ».
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