« Si ce n'est toi, c'est donc ton frère » et, à défaut, « c'est donc l'un des tiens », hurle le Loup de la Fable.
(Jean de la Fontaine, « Le Loup de l'Agneau » Fables, Paris 1755)
Les Nations unies préparent une Conférence Mondiale contre le Racisme qui se tiendra en 2009. Le comité d’organisation se réunira pour la première fois à Genève le 27 août prochain et sera composé d’un cercle intérieur de 20 États membres de l’ONU qui doit être dirigé par la Libye. L'Iran vient d'être désigné pour être membre de ce comité d'organisation. C’est ce que vient de révéler Anne Bayefsky, rédacteur en chef de Eye on the UN basé à New York, le dit dans un communiqué de presse. Un porte-parole du bureau du Haut commissaire pour les Droits de l’homme de l’ONU a confirmé que « l’Iran est un de 20 États qui sont les membres du bureau du Comité Préparatoire », mais a ajouté que « l’Iran n’occupe pas de rôle principal ». En explication de cette situation, le porte-parole a précisé que le Comité Préparatoire est un corps intergouvernemental, ce qui signifie que les États ont été choisis librement pour siéger au Comité Préparatoire. Ce sont les États membres qui décident.
Selon Anne Bayefsky, « les états ont été choisis par le Conseil des Droits de l’homme d’ONU et le Conseil est contrôlé par l’Organisation de la Conférence Islamique. La majorité des sièges au Conseil est occupée par les groupes régionaux Africains et asiatiques. L’OIC a une majorité de sièges dans chacun de ces groupes. Les états occidentaux n’ont pas les votes pour bloquer cette incongruité de l’agence principale des droits de l’homme de l’ONU ».
Plusieurs voix s’élèvent pour inciter le Haut commissaire, Louise Arbour, à exprimer ses inquiétudes sur le fait qu’une des principales entités des droits de l’homme de l’ONU est dirigée de nouveau par la Libye avec l’Iran dans une position de direction, quoi que l’ONU en dise.
Il convient, après cette information, de passer en revue quelques actualités iraniennes. Taher Sadeghi, syndicaliste arrêté le 9 août devant le domicile de Mansour Osanlou, président du syndicat des chauffeurs de bus de Téhéran, est actuellement en isolement cellulaire à la section 240 de la prison d’Evine, indique un comité d’étudiant défenseurs des droits de l’homme en Iran. Reporters sans frontières a adressé, le 13 août 2007, un courrier au secrétaire général des Nations unies pour qu’il enjoigne la République islamique d’Iran à tenir ses engagements internationaux après que deux journalistes, Adnan Hassanpour et Abdolvahed Botimar, ont été condamnés à la peine de mort, le 16 juillet dernier. « Les droits les plus élémentaires d’Adnan Hassanpour et d’Abdolvahed Botimar ont été bafoués puisqu’ils n’ont pas été autorisés à assister à l’énoncé du verdict de leur procès. Plus scandaleux encore, ils n’ont pas été informés de leur sentence et l’ont apprise en lisant le journal ».
Le 9 août 2007, 168 millions de syndicalistes dans le monde lancent un appel mondial « pour la libération immédiate et inconditionnelle de deux syndicalistes détenus et en danger en Iran ». Cette journée d’action est organisée par la Confédération syndicale internationale (CSI) et la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF). Elle est soutenue en Belgique par Amnesty International – Belgique Francophone, la FGTB, la CSC et la CGSLB et les autres organisations syndicales internationales basées à Bruxelles, dont l’Internationale des Travailleurs de la Chimie (ICEM) et la Confédération européenne des Syndicats (CES).
Le régime des mollahs a pendu deux prisonniers dont les noms n'ont pas été révélés dans la ville du sud-est de Zahedan. Deux autres prisonniers identifiés comme étant Ali Qalandari et Rassoul Gord ont été pendus dans la ville de Naghadeh dans le nord-ouest de l’Iran. Trois prisonniers, identifiés comme étant Mahmoud Moghimi, Mohammad Share'i et Davoud Share'i, ont été pendus place publique dans la ville de Saveh dans la province centrale. Le site web de la télévision d'État a annoncé la pendaison d'un prisonnier non identifié par le régime à Zahedan, dans le sud-est. Quatre autres prisonniers seront envoyés à la potence, rapporté le quotidien officiel Javan. Le 22 août, Cette parade d’exécution publiques, rapportée par la Commission des Affaires étrangères du Conseil national de la résistance iranienne, au demeurant pas très sympathique à l’Iran, se serait déroulée depuis le début du mois d’août 2007 (Source : DesInfos).