Tout va de mal en pis pour Georges W. Bush. Le Vermont demande sa destitution, un sénateur démocrate reconnaît que la guerre en Irak est perdue, l’amiral Fallon sonne l’alerte et Robert Gates informe le premier ministre irakien que la présence militaire américaine doit servir aux progrès sur le plan politique. Semaine particulièrement éprouvante pour Georges W. Bush.
L’État du Vermont vote pour la destitution du président Georges W. Bush
Le Sénat de l'État du Vermont a, selon Le Devoir, dans son édition du samedi 21 avril 2007, adopté hier une résolution appelant le Congrès à Washington à entamer une procédure de destitution du président américain George W. Bush, ont indiqué des responsables du Parlement local. Largement symbolique, la décision, qui a peu de chances d'aller plus avant, a recueilli 16 voix contre neuf. Le vote survient après un rassemblement cette semaine dans la capitale de l'État Montpelier, au cours duquel les manifestants ont réclamé le départ de M. Bush et de son vice-président Dick Cheney. Les partisans de l'initiative espèrent que la résolution -- et les autres en cours d'étude dans plusieurs États -- enverront un message clair à la Maison-Blanche: « Nous envoyons un message et nous dénonçons les actions de cette administration, a expliqué Barry Aleshenick, au Vermont Guardian. Il s'agit d'engager le mouvement ».
La guerre en Irak est perdue
Le chef de la majorité démocrate au Congrès vient de sonner le glas : la guerre en Irak est perdue. Harry Reid, accompagné de plusieurs élus locaux, a réitéré sa profonde conviction, qu’après les violents évènements qui ont secoué l’Irak cette semaine, il ne fait plus aucun doute que la guerre est perdue et il profité de l’occasion pour exprimer le ras-le-bol des Américains face à la guerre. « On ne peut gagner la guerre (d'Irak) que diplomatiquement, politiquement et économiquement, il faut que le président en prenne conscience », a-t-il ajouté. Pour le leader, l'envoi de renforts ne parvient à rien, comme le montre l'extrême violence qu'on a vue en Irak la semaine dernière. Selon la porte-parole de la Maison-Blanche, Mme Perino, le président aurait dit aux démocrates : « négociez d'abord entre vous, et si vous devez m'envoyer un projet de loi auquel je dois opposer un veto, je le ferai, à contre-cœur ».
Les États-Unis n'ont «pas l'ombre d'une chance» de succès en Irak s'ils n'instaurent pas « la stabilité et la sécurité », a estimé, la semaine dernière, l'amiral William Fallon, commandant pour le Moyen-Orient, devant une commission de la Chambre des représentants au Capitole.
Pour le président américain : « La question, c'est: est-ce que nous et les Irakiens allons céder et réagir comme le veut Al-Qaeda. À cause des leçons du 11-Septembre, la réponse, c'est que le gouvernement des États-Unis ne cèdera pas à ce que veut Al-Qaeda et les Irakiens ne doivent pas céder à Al-Qaeda s'ils veulent une société qui vive en paix ».
Au lendemain de cette rencontre à la Maison blanche qui n'a pas permis de surmonter les désaccords sur les 100 milliards de dollars que réclame le président Georges W. Bush pour financer l'effort de guerre en Irak et en Afghanistan, il a justifié, devant une assemblée publique à Tipp City dans l'Ohio (nord), sa décision d'envahir l'Irak et de renverser Saddam Hussein alors que l'opinion publique américaine est en majorité opposée à la guerre. « Le principal champ de bataille dans cette guerre mondiale (contre le terrorisme) c'est l'Irak », a déclaré le président. Et il poursuivait : « Après le Vietnam, après notre départ, des millions de personnes ont perdu la vie. Mon inquiétude tient au fait qu'il pourrait y avoir un parallèle. Cette fois, l'ennemi ne se contenterait pas de rester au Moyen-Orient, il nous suivrait jusqu'ici ». Toujours optimiste et tenace, dans le même temps, le chef de l'exécutif, prenant la parole cette fois devant un forum économique mondial organisé dans le Michigan, a déclaré que l'opération lancée en Irak depuis deux mois avec le renfort de 28.000 militaires américains supplémentaires « porte ses fruits ».
Comme l’indique Robert Burns, d’Associated Press :« le président George W. Bush se trouve pourtant dans une situation épineuse: comment justifier le déploiement de 21 500 soldats et des 8 000 hommes de soutien logistique en sus des quelque 135 000 déjà sur place, avec les morts au combat supplémentaires que cela implique, sans progrès politique à relativement court terme? Et comment résister alors à la pression des démocrates qui veulent en finir avec la guerre? D'un autre côté, si le gouvernement du Premier ministre Nouri al-Maliki obtient les résultats politiques exigés par Washington, l'armée américaine devra garder les renforts en Irak, probablement au moins une bonne partie de l'année prochaine, ce qui explique qu'elle se prépare déjà à passer l'été ».
La présence américaine en Irak est de plus en plus conditionnelle...
Pendant ce temps, Robert Gates, le secrétaire à la défense américain a profité de son passage en Irak pour notifier les responsables irakiens que « l'engagement » militaire américain « n'est pas illimité », faisant référence apparemment au maintien des forces américaines en Irak. Les récents renforts de troupes américaines doivent servir aux progrès sur le plan politique et pas seulement à mettre fin au conflit en lui-même, a averti Robert Gates. Le chef du Pentagone, au terme d'une visite de deux jours, a aussi demandé au Premier ministre chiite de « tendre la main aux sunnites », dans le cadre du processus de réconciliation nationale, afin de mettre fin aux violences confessionnelles. Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki s’est dit « optimiste » sur le fait que « les Irakiens sauront échapper aux fossés créés par les divisions confessionnelles pour le bien du pays ». Source
Dure semaine que vient de vivre Georges W. Bush