samedi 18 août 2007

Pour un hâvre de paix… la solitude.

Seule la démesure de nos souffrances peut nous réconcilier avec l’infinitude du monde.


Alain Monnier



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Vous ne devez pas vous laisser tromper, dans votre solitude, par le fait qu’il y a quelque chose en vous qui voudrait la quitter. C’est précisément ce souhait, si vous en usez calmement, de manière réfléchie, comme d’un instrument, qui vous aidera à étendre votre solitude sur une vaste contrée. Les gens ont l’habitude grâce aux conventions de chercher à tout des solutions faciles en choisissant, dans la facilité, ce qui coûte le moins de peine ; or il est clair que nous devons nous en tenir à ce qui est difficile. Tout ce qui vit s’y tient, tout ce qui est dans la nature se développe, se protège, selon son espèce, par ses propres moyens, cherche à l’être à tout prix et contre tout obstacle. Nous savons peu de chose, mais que nous devions nous en tenir à ce qui est difficile c’est une certitude qui ne nous quittera pas. Il est bon d’être seul quelquefois, car la solitude est difficile, et le fait que quelque chose soit difficile doit nous être une raison supplémentaire de le faire.


Aimer est aussi une bonne chose, car l’amour est difficile. Que deux êtres s’aiment, c’est sans doute la chose la plus difficile qui nous incombe, c’est une limite, l’épreuve ultime, la tâche en vue de laquelle toutes les autres ne sont que préparation.


De tout leur être, de toutes leurs forces concentrées dans leur cœur solitaire, inquiet, dont les battements résonnent, il faut qu’ils apprennent à aimer ; et à ce difficile apprentissage des vies humaines suffisent à peine.


Lettres à un jeune poète,


Rainer Maria Rilke


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Ce court moment de réflexion sur la vie





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