jeudi 8 mars 2007

Femmes au volant : hommes s'abstenir !

Mumbai


Mumbai, anciennement Bombay, reste la ville indienne des rêves et fut renommée d’après la déesse hindoue Mumbadevi en 1995. La beauté naturelle de Mumbai est sans égale. L’entrée dans le port (un des ports naturels les mieux protégés au monde) depuis la mer offre un panorama magnifique depuis les montagnes occidentales de Ghats sur le continent. Sur terre, l’architecture est un mélange de style gothique, caractéristique du 18ème et 19ème siècles, et de design contemporain. Mumbai est aussi synonyme de « Bollywood », l’industrie prolifique du film indien, qui produit plus de films que partout ailleurs au monde.


Mme Ravathi Roy est une femme d'affaires qui n'entreprend rien à moitié dans cette jungle cosmopolite. Elle est en négociation avec trois hôtels et quatre sociétés pour que ces derniers utilisent les services de sa flotte de taxis. Rien de bien spécial, me direz-vous. Attendez.


Bombay, officiellement appelée Mumbai depuis 1995, est la capitale du Maharashtra (État de l'Inde occidentale), la plus grande ville de l'Inde et l'une des six plus grandes agglomérations du monde. Difficile d'imaginer que Mumbai était à l'origine un ensemble de sept îles perdues au milieu des marécages, sur la côte ouest de l'Inde. C'est une ville côtière d'environ 18,1 millions d'habitants située dans une profonde baie. La ville contribue largement à la richesse spectaculaire du pays. En 1991, l'agglomération urbaine de Mumbai atteignait une population de 12,6 millions d'habitants. On y parle plus de 10 langues. La population de la ville a augmenté sous l'effet de la migration : deux tiers des migrants proviennent d'autres États du pays, comme l'Uttar Pradesh, le Bihar, le Gujarat, le Tamil Nadu, le Kerala, le Rajasthan mais aussi du Bangladesh. Des zones entières de bidonvilles à Mumbai sont ainsi peuplées de migrants qui ont fui les grandes sécheresses des années 1970.


Ramola Talwar Badam, d’Associated Press, et citée par Cyberpresse, rapporte qu'une flotte de taxis argent et blanc, arborant un logo Forsche, débarque tout juste à Mumbai. Information bien ordinaire. Cette flotte appartient à Mme Ravathi Roy. Elle est composée de voitures au logo Forsche qui est aussi un jeu de mot : c’est le nom d’un célèbre constructeur automobile allemand et cela peut vouloir dire aussi : « for she ». Lancée à l'occasion de la Journée internationale des femmes, les conducteurs des véhicules seront des... conductrices. Autre fait singulier : cette flotte de taxis ne sera réservée qu’aux seules clientes. Toute présence masculine ne sera permise qu’aux moins de 12 ans !


Tout découle de cette particularité : dans l'habitacle, de grands miroirs, un nécessaire de maquillage et un porte-revues apportent une touche franchement plus féminine que l’odeur de cigares ou de cigarettes de certains autres conducteurs.


Selon la correspondante d’Associated press : « Même si la ville est considérée comme plus sûre que beaucoup d'autres dans le pays, où le harcèlement sexuel est répandu, les femmes se plaignent souvent d'être l'objet de regards déplacés de la part des chauffeurs de taxis ». Mme Ravathi Roy veut donc répondre à un besoin maintes fois exprimé : de plus en plus de femmes de Mumbai voyagent seules pour aller au travail ou simplement pour sortir le soir.


Ce concept existe déjà dans des villes comme Dubaï et Moscou. À Mumbai, près de 200 candidates ont postulé pour conduire les taxis, et, après des tests routiers, madame Ravathi Roy en a retenu 18, rapporte la journaliste, Ramola Talwar Badam. Les futures conductrices seraient pour la plupart des mères d'au moins 40 ans dont les enfants sont grands et la plus âgée est une grand-mère de 57 ans. «Elles parlent bien anglais et sont instruites», précise Mme Roy.


En Inde, un taxi prend habituellement au moins 800 roupies (14 euros) pour huit heures, et jusqu'à 2000 roupies (37 euros) s'il est doté de la climatisation, tandis que le prix peut montrer à 4000 roupies (74 euros) avec les taxis loués dans les hôtels cinq étoiles, indique à nouveau Ramola Talwar Badam, d’Associated Press. Mme Ravathi Roy prévoit de démarrer avec 10 taxis pour passer ensuite à 25 et souhaite proposer à terme ce service dans d'autres villes du pays. Quant aux clichés sur les femmes au volant, elle répond : «ce sont surtout les hommes qui sont impliqués dans les accidents et les disputes. Les femmes sont des conductrices sûres


 


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Questions




  • Est-ce possible d'envisager un service de taxi aussi exclusif pour les femmes dans nos grandes capitales ?

  • Au Québec, certains invoqueraient la Charte des droits et libertés pour crier à la discrimination ! Avec raison ou non ?